samedi 31 mars 2018

Les Ombres de Montelupo par Valerio Varesi


Présentation de l'éditeur :

La troisième aventure du commissaire Soneri.
C'est l'automne à Parme. Le commissaire Soneri décide d'échapper à la grisaille de la ville en retournant dans son village natal des Apennins pour des vacances bien méritées. Il se réjouit à l'idée de cueillir des champignons sur les pentes boisées de Montelupo, une activité jadis partagée avec son père. Sur le village isolé règne la famille Rodolfi, producteurs de charcuterie depuis des générations. Le patriarche, Palmiro, mène sa barque d'une main sûre. Mais derrière la réussite, se profile un drame familial : le fils, Paride, a d'autres projets pour son avenir... Brutalement, la famille est plongée au cœur d'un scandale financier qui touche toute la petite communauté : Palmiro aurait escroqué la plupart des habitants en leur faisant miroiter des placements financiers qui s'avèrent bidons. Peu après, un randonneur fait une découverte macabre dans les bois : le cadavre de Paride. Voilà qui signe la fin des vacances paisibles de Soneri, embarqué malgré lui dans une enquête où les relations complexes entre le père et le fils Rodolfi jouent un rôle prépondérant. Et en creusant, Soneri va se retrouver bien plus impliqué qu'il ne l'aurait souhaité, quand il découvre que son propre père et Palmiro étaient amis...

Dans cette nouvelle aventure du commissaire Soneri, Varesi explore les rancœurs enfouies sous l'apparence paisible d'un petit village de montagne. Dans son travail continu sur la mémoire, il dépeint un monde en train de disparaître, un mode de vie menacé par l'exode rural des jeunes qui ne veulent plus de cette vie rude. 

Avis :

Retrouver la plume de Valerio Varesi et son commissaire est un vrai plaisir ! J'étais très impatiente avant cette lecture car le précédent m'avait enchanté !

Ce commissaire n'est pas comme ceux que l'on voit dans beaucoup de polar. C'est un commissaire un peu à l'ancienne. Il est très seul dans son travail et dans sa vie même si ici on voit que sa relation avec Angela est toujours d'actualité mais distante.

Dans le précédent livre, on le sentait las de son travail. Il semblait épuisé et avoir envie d'autre chose. Donc quand j'ai vu que dans celui ci il prenait enfin des vacances, j'étais heureuse pour lui car il semble vraiment les mériter.
Il nous emmène dans le village de son enfance. Il n'y est pas revenu depuis très longtemps. Son but est de se reposer, de respirer l'air vivifiant de la nature et surtout de trouver des champignons !
Mais ce retour ne va pas se passer comme prévu. Même si il essaye de rester en dehors de ce qu'il se passe, il lui sera difficile de rester en dehors.
Avec cette enquête, le commissaire sera confronté à son passé avec son père. Il sent qu'il ne sait pas tout de ce qu'il s'est passé du temps où son père habitait ce village.

Dans ce livre, Valerio Varesi aborde le thème de la famille et des relations père-fils. A travers cette enquête, on se rend compte que les secrets sont nombreux dans les montagnes italiennes.
Ce village italien en cache énormément et les conséquences peuvent terribles.
Cette enquête est passionnante car la manière d'enquêter n'est pas classique. Il n'y a pas de preuves ou de témoins au début. Les habitants de ce village ont besoin de temps pour parler.
Le rythme général du livre étant lent, on avance lentement dans la résolution de cette enquête. Tout passe par la mémoire de ce village.

Ce livre est poétique. Ce qu'il y a de plus réussi dans ce livre comme dans le précédent, c'est l'ambiance. Ce village et ce paysage m'ont fait ressentir beaucoup d'émotions. C'était à la fois fascinant, inquiétant mais surtout beau.
Je suis habitué au rythme plutôt soutenu avec plus d'action. Ici ce n'est pas le cas et cela ne m'a pas gêné. L'écriture est absolument sublime. On est embarqué dans cette histoire mystérieuse.
La fin du livre est surprenante mais sublime. Notre commissaire préféré semble être près à passer à autre chose. On est comme soulagé à la fin du livre.

Ce n'est pas un coup de cœur mais un plaisir de lecture. Ça fait vraiment du bien de lire des polars au rythme plus posé quand ils sont servis avec une écriture absolument délicieuse !

Édition : Agullo - Date de parution : 22 Mars 2018 - 320 pages

jeudi 29 mars 2018

Toutes blessent la dernière tue par Karine Giebel


Présentation de l'éditeur :

Maman disait de moi que j'étais un ange.
Un ange tombé du ciel.
Mais les anges qui tombent ne se relèvent jamais...
Je connais l'enfer dans ses moindres recoins.
Je pourrais le dessiner les yeux fermés.
Je pourrais en parler pendant des heures.
Si seulement j'avais quelqu'un à qui parler...


Tama est une esclave. Elle n'a quasiment connu que la servitude. Prisonnière de bourreaux qui ignorent la pitié, elle sait pourtant rêver, aimer, espérer. Une rencontre va peut-être changer son destin...

Frapper, toujours plus fort.
Les détruire, les uns après les autres.
Les tuer tous, jusqu'au dernier.


Gabriel est un homme qui vit à l'écart du monde, avec pour seule compagnie ses démons et ses profondes meurtrissures.
Un homme dangereux.
Un matin, il découvre une inconnue qui a trouvé refuge chez lui. Une jeune femme blessée et amnésique.
Qui est-elle ? D'où vient-elle ?

Rappelle-toi qui tu es. Rappelle-toi, vite !
Parce que bientôt, tu seras morte.

Avis :

Depuis longtemps j'entends parler de la plume de Karine Giebel entre autre par mon ami Samuel Delage.
En tant qu'amatrice de thriller, je me devais de me lancer un jour pour découvrir cette auteure.

La quatrième de couverture me laissait entendre que ce serait un bon thriller mais sans plus. L'histoire reste très vague, on a très peu d'information sur le sujet.

Le prologue pose les choses...
On va très clairement parler de l'esclavage. Mais pas n'importe quel esclavage. Pas celui que l'on a appris dans les livres d'Histoire même si il y ressemble beaucoup. 
La différence est qu'il a lieu en France, pays qui l'a abolie 1848 par le décret de Victor Schœlcher.
Nous avons donc à faire à un esclavage moderne. Des petites filles sont vendues par leurs parents qui pensent qu'elles vont vivre une belle vie en France. Elles sont en faite confrontées à l'horreur absolue.
La petite Tama à 9 ans au début du livre. 

On va vivre l'enfer avec elle. Cet enfer ne semble pas avoir de fin. Elle va subir les pires atrocités possibles et inimaginables.
J'ai eu mal avec elle. J'ai eu le cœur brisé à de multiples reprises avec elle. J'ai ressenti la colère, la peur, la tristesse. J'ai vécu l'injustice avec elle. J'ai surtout perdue espoir avec elle.
Par moment on entrevoit une petite lueur d'espoir mais Karine Giebel joue avec nos nerfs, nos émotions et cette lueur s'éloigne et nous semble inaccessible plus on avance dans l'histoire.

De l'autre côté on a Gabriel. 
Son histoire est presque secondaire par rapport à celle de Tama. Cet homme est sombre. Ce n'est pas un gentil. Son passé lui pèse énormément. 
Sa vie va être bouleversé du jour au lendemain par une jeune femme qui ne se rappelle de rien. 
On ne voit pas le lien directement avec l'histoire de Tama même si on se doute de quelque chose.
Le lien entre ces deux histoires va nous faire un bien fou dans la lecture.
Autre point commun entre ces deux personnages : l'esclavage. Gabriel est l'esclave de son passé.
Mais avant tout cette histoire nous permet de souffler avec l'histoire de Tama qui nous ronge de l'intérieur.

Ce livre, je l'ai lu en deux jours. Autant vous dire que cela arrive très rarement. Mais ce qui est plus rare est ce que j'ai vécu à la lecture. Je me suis sentie à la place de Tama. J'ai ressentie ce qu'elle ressentait. Cela a été d'une rare violence. Une violence physique mais aussi mentale.
Mon cœur s'est emballé à de très nombreuses reprises et pendant longtemps. Plusieurs fois j'ai eu envie d'abandonner ce livre tellement cela me faisait mal. Mais je me suis forcé à continuer car je me suis dit que les choses allaient s'arranger à un moment. Il y a un petit côté "pervers" dans cette lecture. On a mal en lisant les horreurs qu'elle subit mais on a envie aussi de continuer pour savoir.
L'alternance des chapitres et des points de vue est au début difficile à suivre tellement on est happé par l'histoire mais au final elle est très intéressante et réussi.
Même si Tama est le personnage principal, les autres ont une importance et nous touche tous. Certains ont beau être horrible, on leur trouve quand même des excuses à leur attitude.

Ce livre fera partie des livres qui vont me marquer à vie. Je suis ressortie vidé de cette lecture. Mon cœur était déchiré et l'est encore. Karine Giebel, que je découvre avec ce roman, signe un livre magistral que je mets à la même hauteur que celui de Ghislain Gilberti que j'ai lu dernièrement. 
La longueur du livre peut effrayer mais sa puissance est telle que les pages défilent à 200 à l'heure la terreur chevillée au corps.

Je déconseille ce livre aux âmes trop sensibles. Par contre pour les autres, ne passez pas à côté ! 
La violence n'est pas gratuite car elle est en accord avec le thème qui lui même est violent.
Ce qui frappe aussi dans ce livre c'est que cette histoire pourrait être vraie. L'esclavage sous cette forme existe encore dans notre pays (article).

Ce livre est plus qu'un coup de cœur. C'est un coup au cœur, un coup dans le ventre...Une claque monumentale !!! 

Édition : Belfond - Date de parution : 29 Mars 2018 - 744 pages

vendredi 23 mars 2018

Iboga par Christian Blanchard


Présentation de l'éditeur :

Pire que la peine de mort : la réclusion à perpétuité...

28 octobre 1980. Jefferson Petitbois, condamné à la peine de mort, est incarcéré à la maison d'arrêt de Fresnes. Pour rejoindre sa cellule dans le couloir de la mort, il croise la " Louisette ".
Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d'honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.
Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.
Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir...

Deux ans auparavant, Jefferson avait rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga était alors entré en lui. Iboga l'avait rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.


Une fois, Max m'a dit quelque chose que j'ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu'il y aura des incohérences, des trucs qui n'iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
J'ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J'ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée. 


Ce livre raconte la vérité... La vérité selon Jefferson Petitbois... Un homme trop jeune pour mourir. 

Avis

J'ai choisi ce livre avant que l'immense Gérard Collard en parle comme un de ces coups de cœur. Le résumé m'avait attiré mais aussi et surtout le faite que Karine Giebel en dise du bien.
De plus une histoire dans une prison, donc une fois que l'enquête est faite, m'a intriguée. Je ne voyais pas ce que l'auteur pouvait nous proposer d'intéressant.

L'auteur nous plonge directement dans l'ambiance. Le personnage principal vient d'apprendre qu'il est condamné à mort.
L'histoire ne se passe pas à n'importe quel moment. Nous sommes en 1980 soit un an avant son abolition.
C'est l'un des premiers thèmes du livre qui est abordé mais du point de vue de celui à qui elle s'applique. Les choses sont donc différentes. D'un côté on peut se dire qu'il le mérite après les horreurs qu'il a fait mais aussi que cette peine est inhumaine.

On ressent l'angoisse de ce personnage car l'auteur arrive à nous mettre à la place de Jefferson. Le fait que le récit soit à la première personne aide énormément.
Chaque jour dans cette cellule nous parait interminable. L'auteur nous décrit très bien les prisons des années 1980 qui ressemble à celles de 2018 avec peut être la surpopulation en moins mais toujours avec de la violence. Elle est là sous plusieurs formes : des personnages et l'ambiance.
Jefferson est constamment seul. Sa condition fait que les choses seront ainsi tout le temps.
C'est un point qui au début m'a fait me demander comment l'auteur allait nous garder en haleine. Jefferson côtoie chaque jour les mêmes personnes et fait les mêmes choses donc il y a une certaine forme de routine.

En même temps que la vie à la prison, Jefferson nous raconte aussi son histoire, ce qui a fait qu'il en est là aujourd'hui. La question qui se pose ici est : est ce que les choses auraient pu être différentes pour lui ?
La vie de Jefferson est à la fois triste et terrifiante. On fait la connaissance de ce Max qui a eu une influence déterminante. Mais Max n'a pas été attrapé. On se dit à ce moment là qu'il y a un problème. On ne sait ce qu'est devenu ce Max. Le doute s'installe à plusieurs niveaux : celui de la justice et de l'existence même de Max.

Tout au long de ce livre, l'auteur arrive à nous garder en haleine en alternant les moments à la prison et ceux du passé de Max. Cette histoire est ponctuée au bon moment d'événements qui viennent bouleverser la monotonie qui pointe.
Il arrive aussi à nous faire douter mais surtout à nous questionner. Jefferson mérite d'être en prison mais il ne mérite pas la maltraitance dont il est victime. Par moment on se surprend à avoir pitié de lui et à lui souhaiter quelque chose de bon dans cet enfermement dont il ne sortira jamais. Le faite que le récit soit à la première personne est un élément qui explicite ce ressenti.
L'écriture de l'auteur nous emporte à une vitesse folle dans ce livre. C'est un vrai page-turner.
J'ai été captivé par cette histoire du début à la fin. On passe par plusieurs émotions : tristesse, colère...
La fin du livre est une délivrance en tout point de vue.


Ce livre est une très belle découverte. C'est un vrai petit bijou par son histoire et son écriture.

Éditions : Belfond - Date de parution : 25 Janvier 2018 - 308 pages

mardi 20 mars 2018

Sa Majesté des Ombres par Ghislain Gilberti


Présentation de l'éditeur :

Un cartel d'un nouveau genre, invisible et sans pitié.
Une drogue d'une pureté inédite.
Un réseau de dealers sous pression, déployé à travers l'Europe et coupé de la tête de l'organisation.
Un signe commun aux membres du cartel : Ecce Lex, tatoué sur le poignet. Quand des dealers sont capturés, ils se révèlent incapables de livrer le moindre indice sur leur commanditaire... Quand leurs cadavres ne servent pas déjà de bornes kilométriques.
Une légende de la police judiciaire aux dons de mentaliste, Cécile Sanchez, fait face à des tueries aux modes opératoires sans précédent.
Est-il possible de mettre des ombres en cage ? Dans quel enfer devra-t-elle descendre pour faire face au mal absolu ?
Bienvenue dans le Réseau Fantôme.
Entre Braquo et Breaking BadSa Majesté des Ombres ouvre magistralement la nouvelle épopée du thriller hexagonal.

Avis :

Depuis longtemps on me conseille de lire cet auteur mais comme beaucoup, ma PAL déborde et les sollicitations viennent de partout.
Son nouveau livre me faisait de l’œil par le résumé d'abord mais aussi par la phrase d'accroche de Sire Cédric qui est quand même un des grands maîtres du thriller en France.

Le livre se divise en plusieurs parties mais pour simplifier la chronique je vais le diviser en deux.

La première partie est une sorte de mise en bouche. On suit une équipe de PJ de Mulhouse emmener par un personnage effrayant, le lieutenant Michel Grux. Cet homme est détestable en tout point : agressif, violent et drogué au dernier point. Il est sur la piste d'une filière de drogue très importante. Il est près à tout pour arriver à ses fins. 
Cette première partie va assez vite. L'ambiance est pesante et très noir. Les flics ne sont pas des tendres et n'hésite pas à prendre quelques largeurs avec la loi. Aucun espoir n'est présent. On est dans la violence en permanence. Mais cette violence est justifiée et bien écrite. De manière générale dans le livre, elle me fait penser à celle du livre de Mattias Köping "Les démoniaques" (Ring).
La fin de cette première est terrifiante. Rien ni personne n'est épargné. On ne lâche pas le livre tellement la scène de fin est intense. L'injustice est ce qu'il nous reste à la fin. Je ne savais pas comment le livre pouvait continuer après une telle scène monumentale, mieux que n'importe quel film d'action.
Mais c'est sans compter sans le talent de Ghislain Gilberti !

Dans la seconde partie du livre on va suivre Cécile Sanchez, une sorte de "profileuse" qui appartient à l'OCRVP (Office central pour la répression des violences aux personnes). Elle va être appelé pour mener l'enquête à Strasbourg entre autres. Il semblerait que des affaires de crimes aient des points communs.
Ce personnage est absolument remarquable. Elle possède une force mentale et physique incroyable . Elle ne va pas être bien accueilli dans cette équipe essentiellement masculine dans laquelle on retrouve bien sûr des personnages de la première partie.
Elle est accompagnée d'une autre femme, Romane, qui m'a beaucoup touchée. Elle ne paye pas de mine au début mais c'est un élément essentiel pour que Cécile avance. Elle m'a touchée par sa faiblesse, elle m'a fait pensée un peu à moi.
Cette seconde partie est dense. On fait un pas en avant pour deux en arrière. L'enquête prend du temps à commencer réellement. Mais c'est normale car ils vont avoir affaire à une structure criminelle très complexe. 
Encore une fois comme dans la première partie, tout semble possible. On enchaîne les scènes d'actions toutes plus dingues les unes que les autres. Ces moments sont écrits à la perfection. Il est impossible de lâcher le livre avant la fin.

Ce livre est un vrai bijou comme j'en lis très peu. Je me suis laissé embarquer par cette écriture à la fois sensible, précise et violente.
La précision est à la hauteur de ce que j'aime. On ressent à chaque page le travail de recherche de l'auteur. C'est quelque chose qui compte beaucoup pour moi car cela rend les choses très réaliste et crédible. 
En tant normale, j'arrive à voir ce qu'il va se passer un peu à l'avance sur quelques éléments. Là j'avoue que ça n'a pas marché une seule fois. Je suis allé de surprise en surprise. C'était à la fois déstabilisant mais aussi jubilatoire.
Le style d'écriture de l'auteur m'a conquise. Il y a énormément de chose dedans. On passe ainsi par toutes les émotions. Il sait nous toucher et nous plonger à 200% dans cet enfer. 
Dans la quatrième de couverture, le livre est comparé à plusieurs séries qui ont le même thème. Je pousserais cette comparaison au faite que c livre ferait une parfaite série tv de part la manière dont il est construit. Les descriptions sont tellement précises que j'ai lu ce livre comme je dévore une bonne série tv.

Après la lecture d'un tel livre, il y a comme un avant et un après. La longueur de ce livre m'a un peu effrayé au début mais en faite les pages défilent sans qu'on ne se rende compte.
La fin est absolument cruelle. On se dit encore une fois que dans le tome 2 tout sera possible et que nous ne sommes pas au bout de notre surprise.

Ghislain Gilberti fait dorénavant parti de mes écrivains de thriller préféré. Il rempli toutes les critères d'un bon auteur de thriller. Il fait parti des incontournables du genre ! 

Ne vous laissez pas impressionner par la longueur du livre ! Mais laissez vous happer par ce thriller absolument magistral ! 

Éditions : Ring - Date de parution : 8 Mars 2018 - 738 pages

jeudi 15 mars 2018

A un clic du pire par Ovidie


Présentation de l'éditeur :

En dix ans, l’humanité a regardé l’équivalent de 1,2 million d’années de vidéos pornographiques et 95 % de cette consommation passe par ce que l’on appelle « les tubes », des sites de streaming gratuits. Jamais l’accès au porno n’aura été aussi facile : des millions de contenus sont à disposition de façon permanente, sans restriction d’âge, sans aucune forme de contrôle quant à la violence des contenus diffusés. La gratuité combinée à l’immédiateté du streaming fait de ces sites un moyen prisé pour accéder aux images explicites, tant par les adultes que... par les mineurs. Car depuis la démocratisation du smartphone, l’âge moyen de la découverte du porno est descendu à 9 ans. 70 % des consommateurs mineurs ont accès à ces contenus, non pas à partir de l’ordinateur de la maison, mais tout simplement à partir de leur téléphone. Ce même téléphone qu’ils emportent chaque jour à l’école et auquel ils ont libre accès lorsqu’ils sont seuls dans leur chambre. Mais pourquoi ces plateformes ne proposent-elles pas de système de filtrage ? Et surtout, pourquoi personne n’en demande-t-il la régulation ? Alors que ces sites figurent parmi les plus fréquentés au monde, au point d’être classés devant Apple et Microsoft, on ne peut qu’être frappé par le silence assourdissant des politiques. Les tubes agissent en toute illégalité, proposent du contenu piraté, ne respectent pas les lois européennes en termes de protection de l’enfance, agissent en toute impunité, sans qu’aucun gouvernement réagisse. C’est pourquoi nous devons nous réapproprier le sujet, sans panique morale mais sans minimiser non plus l’impact de la «porn culture » sur notre sexualité et sur nos rapports de genre. Il est temps pour nous tous d’en comprendre les rouages, de connaître ses moyens de diffusion, de la décoder et d’en évaluer l’impact sur notre rapport au corps et à l’Autre.

Avis :

Je ne lis quasiment plus de livre autre que des thrillers ou roman. Celui ci m'a interpellé de part son sujet et aussi à cause de la personne qui l'a écrit.
J'ai donc saisi l’occasion de cette masse critique Babelio pour lire cet essai.

Je suis parti dans cette lecture avec quelques craintes. J'ai eu peur que l'auteure soit un peu moralisateur dans son propos. La biographie de cette auteure m'a amené à le penser. Elle a été actrice et réalisatrice de film à caractère pornographique. Mais contrairement à d'autres elle se revendique féministe et invente le concept de pornographie féministe. Ce dernier point a attisé ma curiosité.

Dans ce livre, elle fait d'abord une sorte d'état des lieux de l'industrie du porno. On passe par les nouveaux modes de consommation, de la paupérisation de ce secteur, des conditions d'hygiènes catastrophiques mais aussi de ce fait le monde politique pour réguler cette industrie.
On prend vraiment conscience de ce qu'il se passe en France entre autres et des conséquences de l'inaction des politiques à travers entre autres les sites internet de streaming. Cette première partie pose vraiment bien les bases et m'a faite peur car je n'avais pas pris conscience de l'état actuel de la situation.
On a ensuite des parties qui m'ont plus intéressée car plus sociologique. Les chiffres donnés sont assez saisissants pour prendre conscience qu'il y a un gros problème en France avec la question de la sexualité avec nos jeunes. L'auteure laisse entrevoir des solutions possibles avec des exemples plutôt intéressants.
Mais ce qui m'a le plus interpellé dans ce livre c'est l'inaction des pouvoirs publiques en France. La question est loin d'être simple car quand on touche à ce qu'il se passe sur internet on ne peut pas se concentrer uniquement sur le porno. Le problème est très complexe car on touche à la liberté d'internet.

Cet essai est très bien écrit. Pour moi qui n'en lit pas, je n'ai pas été perdue dans des phrases ou des mots complexes. Au final l'auteure parle d'un sujet qui nous touche ou nous interpellent tous. On est tous d'une certaine manière au contact soit en étant parent, professionnel de l'enfance et même en tant que membre d'une famille avec des enfants en âge de se poser des questions sur la sexualité et le rapport avec son corps.
A aucun moment on ne tombe dans l'aspect moralisateur. L'auteure a atteint son but en nous amenant à repenser à comment en tant qu'adulte on vit notre sexualité et le rapport à notre corps face à la société. 
Je recommande vraiment cet essai à toutes et tous.

Éditions : Anne Carrière - Date de parution : 23 Février 2018 - 180 pages

jeudi 1 mars 2018

Juste avant la nuit par Isabel Ashdown


Présentation de l'éditeur :

Huis clos sur l'île de Wight.

Lors des funérailles de leur mère, Jess retrouve sa sœur Emily, perdue de vue depuis près de quinze ans. Elle lui propose de venir habiter chez elle et son mari, James, dans leur maison de l'île de Wight. Le soir du Nouvel An, le couple part faire la fête et laisse Emily avec leur bébé, Daisy. Lorsqu'ils rentrent, au petit matin, la police est là. Daisy a disparu. Le cauchemar commence. Bien vite, le commissaire Jacobs, en charge de l'enquête, relève des incohérences dans les récits des uns et des autres. Entre secrets et mensonges, les relations entre les protagonistes se fissurent peu à peu au cours d'un huis clos éprouvant. Que s'est-il réellement passé cette nuit-là ? 

Avis

Cinquième livre que je lis dans le cadre de la Team Thriller du Cherche Midi.

Le livre commence avec un prologue assez étrange. On comprend que le personnage n'est pas dans son état normal et que quelque chose de grave s'est passée. 
Le début de la première partie nous le confirme. On plonge directement dans le cœur d'action. 

Nous faisons d'abord la connaissance de Jess. C'est la belle sœur d'Emily dont elle gardait l'enfant. Elle est la dernière personne à avoir vu la petite Daisy. Sa relation avec sa sœur semble être revenue à la normale après plusieurs années difficile. On ne sait pas au début ce qui a séparé ces deux sœurs.
Jess ne veut que du bien à cette famille. On ressent son attachement profond à chacun d'entre eux. Elle est en faite celle qui va tenter de leur faire garder la tête hors de l'eau dans cette tourmente même si elle n'est pas épargnée elle même.
Ce personnage m'a plu à cause de la générosité dont elle fait preuve. On comprend qu'elle a eu un passé difficile et que le faite de renouer contact avec sa sœur est quelque chose d’extrêmement important pour elle. 

Ensuite nous faisons la connaissance d'Emily. On la rencontre au pire moment de sa vie bien sûr. Emily semble avoir été, avant l'enlèvement de sa fille, une femme très élégante avec du style. On va la voir sombrer au fur et à mesure et devenir soupçonneuse de tout ce qu'il y a autour d'elle. Son état mentale et physique va se dégrader au fur et mesure du livre. On pourrait excuser son attitude de part le fait que sa fille ait été kidnappée mais on comprend qu'elle n'est pas une femme des plus sympathiques.

L'enlèvement de Daisy va faire resurgir le passé difficile des deux sœurs. Elles vont se suspecter l'une et l'autre d'avoir des secrets. On comprend assez vite qu'un événement de leur passé continue de les affecter et a eu de graves conséquences pour l'une.

On alterne les chapitres de la première partie et dans la seconde (entre autre) avec le point de vue des deux sœurs. Cela donne quelque chose d'intéressant car ainsi on ne sait jamais tout de ce qu'il se passe et ce qu'elles ressentent. Les révélations sont faites au compte goutte ce qui nous garde en haleine tout au long du livre.

En ce qui concerne l'enquête sur l'enlèvement, on ne suit à aucun moment l'enquête du point de vue des policiers. Tout ce se passe du point de vue de cette famille au travers des deux sœurs. On comprend donc que la réponse à l'enlèvement se cache au sein de la famille. On va donc les soupçonner un par un selon les éléments dont on dispose. Chacun cache quelque chose aux autres membres famille de la et à la police.

Dans ce livre, on va de rebondissements en rebondissements. La fin de la première partie nous laisse sans voix tout comme le début de la seconde. On ne s'attendait pas à un tel retournement de situation. La tension monte très vite dans cette seconde partie, le temps est venu pour chacun de se dire les choses. Cela ne sera pas sans conséquence pour cette famille.
Jusqu'à la dernière page l'auteure nous tient en haleine et enchaîne les rebondissements. La fin est très réussie, il y a comme un juste retour au chose, une forme de justice.


Ce livre est une vraie réussite ! Un thriller dans les règles de l'art ! 

Éditions : Le Cherche Midi - Date de parution : 1er Mars 2018 - 368 pages