mercredi 29 août 2018

La Massaia de Paola Masino


Présentation de l'éditeur :

Voici une petite fille qui a décidé de ne rien faire comme tout le monde. Elle a choisi de vivre... dans une malle. Oubliée de sa famille et de la société, entièrement absorbée par ses questionnements sur le sens de l'existence, elle ignore les devoirs qui incombent à toute femme. Car, sous l'Italie fasciste – où l'on devine que se situe le roman –, les femmes sont assignées au mariage et à leur foyer : " Des enfants, des enfants ! " assénait Mussolini.
Sale, repoussante, cette étrange créature fait le désespoir de sa mère. Jusqu'au jour où elle cède à ses suppliques : adolescente, elle sort de la malle.
Dans une riche propriété, la jeune fille mariée, entourée de domestiques, semble renoncer à ses idéaux, et tente à tout prix de devenir une parfaite maîtresse de maison : une Massaia.

Avis :

Quand on m'a proposé ce livre, je ne savais pas trop où je mettais les pieds. Même si je fais quelques écarts en lisant de la littérature blanche, ici il s'agit d'une fable (indiqué sur la quatrième de couverture). Mais ce qui m'a intéressé, c'est le côté inédit du livre (publié en Italie après la seconde guerre mondiale et après de nombreuses péripéties et jamais publié en France jusqu'à maintenant) mais aussi que l'auteure soit une femme engagée et féministe. 
Elle a fréquenté aussi bien Paul Valéry que Joséphine Baker !

Si d'aventure ce livre vous tente, je vous conseille d'abord de lire le contexte dans lequel il a été écrit et aussi de lire la biographie de cette auteure inconnue en France. Cela m'a permis de placer ce livre dans son contexte avant de le commencer.

Il n'a pas été facile de rentrer dans ce livre, le fait que ce soit une fable fait que l'on a le droit à des situations invraisemblables. Il en est ainsi pendant tout le livre mais au bout de plusieurs pages, j'ai réussi à m'y habituer.

Le contexte du livre comme indiqué est l'Italie fasciste. Mais ce qu'il se passe et le message qui est véhiculé fait que ce livre pourrait se passer à une autre époque, un autre lieu et surtout de nos jours. C'est le point qui m'a le plus fasciné dans ce livre et m'amène à parler du thème centrale, la condition de la femme.

Au début on a cette enfant qui vit dans une malle. C'est son refuge. Mais elle prend conscience du monde qui l'entoure et décide de renaître une seconde fois. Sauf qu'elle va se rendre compte de ce que l'on attend d'elle: être une femme parfaite pour s'intégrer dans la société. Elle ne va pas rechigner et accepter tout jusqu'au mariage. Là elle découvre qu'elle doit jouer un autre rôle encore, celui de l'épouse et maîtresse de maison. Elle va se plier à ce nouveau rôle mais on sent à partir de là qu'elle se pose des questions et que tout ceci ne lui plait pas vraiment. Elle aimerait revenir en arrière mais cela sera difficile.

L'auteure nous décrit bien le rôle de la femme dans la société actuelle. Elle doit savoir tout faire, tout gérer pour garder son honneur. Dans l'histoire cela tourne parfois à la farce. On en arrive à des situations complètement dingues. Mais on comprend qu'elle n'a guère le choix. Toutes les facettes sont abordées sauf une qui ne l'est que vaguement vers la fin et cela m'a un peu surprise vu son importance pour moi dans le stéréotype actuel (mais qui devait être aussi important à l'époque de l'écriture de ce livre) : c'est celui de maternité. L'évocation ne dure que quelques pages et n'est pas très appuyé. Il est aussi question d'émancipation (toutes proportions gardées) à plusieurs moments, cela redonne un peu d'espoir même si il n'est que de courte durée.

Au final, c'est une lecture qui m'a plu. Le style est très particulier, cela est peut être du au faite ce soit une fable. Mais l'auteure a très bien su nous faire passer des messages qui vont de la condition de la femme (le plus important) au poids de la société et de ses codes. Elle égratigne en même temps la haute société à travers des personnages très caricaturaux.

Ce n'est pas un livre qui conviendra à tous mais il est très intéressant de le lire aujourd'hui pour voir que les choses ont peu évoluées voir régresser par endroit ou sont restées un peu les mêmes.

Editions : La Martinière - Date de parution : 30 Août 2018 - 352 pages

lundi 27 août 2018

Danse d'atomes d'or de Olivier Liron


Présentation de l'éditeur :

Danse d'atomes d'or est un roman où tourbillonne la passion ; une déclaration d'amour à la poésie qui permet de survivre à tout, ou presque ; un roman sur les grands mystères de la vie : le désir, le Coca-Cola, le périphérique de Caen.

Un soir chez des amis, O. rencontre Loren, une acrobate fougueuse et libre aux cheveux couleur de seigle. Ils s'éprennent follement, s'étreignent et s'aiment le jour et la nuit dans la ville qui leur ouvre les bras. Mais Loren disparaît sans un mot. Inconsolable, têtu O. la cherche jusqu'à Tombelaine en Normandie. Là, il apprendra pourquoi la jeune fille si solaire et fragile, est partie sans pouvoir laisser d'adresse.
Librement inspiré d'Orphée et Eurydice, le ballet de Pina Bausch, Danse d'atomes d'or propose une nouvelle version du mythe. Ici, Eurydice n'a pas besoin d'Orphée...
D'une beauté à couper le souffle, écrit avec la rage de vivre, le premier roman d'Olivier Liron s'inscrit dans le droit fil de L'écume des jours de Boris Vian.

Avis :

Je vais te parler d’un livre que j’ai lu sur un coup de tête. C’est quelque chose qui m’arrive très rarement vu tout ce que j’ai à lire dans ma « PAL urgente ». Mais là j’ai suivi mon instinct. Après avoir vu passer tellement d’avis positifs sur ce livre, je n’avais qu’une envie c’était de me jeter dessus. J’ai fait ma « feignante », je n’ai pas attendu de passer dans une libraire, je l’ai pris direct en ebook tellement l’envie était trop forte.

Et bien parfois suivre son instinct, ça a du bon…et même du trèèèèèès bon.

L’histoire est assez simple et pourrait sembler plutôt cliché. Mais très vite tu comprends en lisant ce livre qu’il n’en est rien. L’auteur a une manière d’amener les choses qui te laissent sur le cul. Tu te prends très vite une tempête en pleine face et tu te laisses embarquer dans cette folie douce et salvatrice.
Ces deux personnages ancrés dans leur petite vie vont se percuter et faire des étincelles encore plus belles que celles d’un feu d’artifice. La passion qu’ils vont vivre tu vas aussi la vivre. Parfois je me sentais complètement perdue dans cette effusion mais j’ai aimé ça. Ça ne dure que trois mois mais trois mois intense. Trois mois où ils vont vivre la vie à une vitesse folle.
Mais quand arrive le moment fatidique au milieu du livre, tu te sens en manque total. Tu es comme O. t’es perdu. Tu cherches des réponses car tu sais qu’il y en a mais ce ne sera pas facile.
La seconde partie du livre est déchirante et bouleversante. J’ai enchaîné les chapitres encore plus vite que dans la première partie. Car même si tu sais, tu veux les détails. Et tu veux surtout comprendre. J’étais partagé entre tout un tas de sentiments mais au final la beauté t’aveugle. Le dernier chapitre te laisse sur une note parfaite d’amour et beauté pure et simple à la fois.

Mais ce livre ne serait rien si il n’était pas aussi bien écrit. Je trouve cette phrase très réductrice tellement c’est LE point le plus important de ce livre. T’es embarqué dans cette tempête de sentiments et de vie car l’auteur sait te le décrire comme personne. Tu passes par tout un tas de petits chemins qui peuvent sembler inutile mais qui sont essentiels pour capter l’essence de ce qu’il se passe dans la tête des deux personnages.
Y de la poésie dans ce livre ! Y a du rythme dans les phrases et ça t’emmène très loin. Son style est totalement dingue et c’est ça que je recherche dans un livre maintenant.

Ce livre m’a fait planer au dessus des nuages et m’a donné tellement de bonheur ! C’est tellement rare que je sois comme ça après un livre. J’ai la chance d’enchaîner deux fois de suites des livres avec une écriture tellement riche et bien arrangée.

Ce premier roman que l’auteur a mis deux ans à écrire est une vraie merveille ! Un petit bijou ! Son prochain sort dans quelques jours et je vais me jeter dessus ça tu me croire !

Cet auteur rejoint ma petite liste (qui s’allonge en ce moment) d’auteurs chouchous dont j’aime autant les livres que la personne sachant qu’Olivier et moi on ne s’est pas encore rencontré !

Éditions : Alma - Date de parution :  25 Août 2016 - 227 pages

mardi 21 août 2018

Le crépuscule des ronces de Michel Philippo


Présentation de l'éditeur :

Deux couples, deux histoires parallèles qui disent les trahisons, les échecs et les fêlures de nos vies ordinaires ; deux récits qui s'imbriquent et se superposent, témoignant par cette architecture de la tragique complexité des rapports humains. Lorsque l'illusion des amours éternelles se fracasse au mur du quotidien, lorsque les ruptures sont consommées sans retour, lorsque la défaite des corps vaincus ne peut plus être ignorée, peut-être reste-t-il alors le socle inébranlable de l'amitié que partagent Fanch et Mike, unis par leur soif de poésie et par le même regard désabusé et lucide porté sur le monde. Du Bruxelles de Tour et Taxi, au Lyon de la Croix Rousse, en passant par l'âpre beauté des Monts d'Arrée et des rivages d'Armor, c'est à la reconquête d'un impossible bonheur qu'ils vont se lancer, en cette ultime tentative d'échapper à l'absurdité de l'existence. La littérature, en dépit de tout, aura le dernier mot.

Avis :

C'est le genre de livre que je n'aurais probablement pas acheté car il ne fait pas partie de ce que j'ai plus l'habitude de lire : polar/thriller. Mais quand j'ai vu une partie de l'avis de mon amie Lolo Brodeuse du blog Pause Polars, ma curiosité s'est réveillée ! Elle m'avait mis en garde sur l'écriture qui au début est un peu déroutante. Ce livre sentait bon la jolie découverte de la rentrée littéraire ! 

Nous avons ici deux histoires en une. D'un côté il y a celle de l'auteur et de l'autre celle qu'il écrit. Comme on peut s'en douter, ces deux histoires se complètent. L'une apporte la solution à l'autre. Ce qu'écrit l'auteur vient vraiment en arrière plan et ne retient pas vraiment notre attention au début. Il faut la comprendre dans son ensemble dans l'intégralité du livre.

Celle de l'auteur, Michel, comporte plusieurs choses et je la découperais en deux parties : avant la rencontre avec son ami de toujours et pendant leur voyage. Entre les deux il y a comme un sas de prise de conscience.
Il m'a fallu quelques pages pour rentrer dedans mais une fois ce cap passé, je l'ai trouvé très intéressante. On ressent bien que cet homme a besoin d'un changement radical mais il hésite et se mets des freins. La rencontre avec son ami de toujours va littéralement le bouleverser. Le pèlerinage qu'ils vont entreprendre va les ramener à l'essentiel : vivre ! Et le message de ce livre est ici : faire tomber les barrières que l'on se mets et vivre pour atteindre une forme de bonheur. Ce voyage est aussi beau qu'émouvant.

Le plus merveilleux dans ce livre, c'est l'écriture, le style de l'auteur. Au début il est déroutant. Il m'a fait un peu penser au théâtre : peu de mots et juste quelques phrases pour décrire les lieux, l'ambiance et les sentiments. Mais très vite j'ai été complément charmé par son style. Je n'ai pas tout compris car il y a aussi une certaine exigence. Mais ce n'est pas grave car c'est fait pour tirer le lecteur vers le haut et le rendre curieux. 
Il n'y a pas une seule longueur. On va à l'essentiel et c'est parfait. Tout est dosé à la perfection pour faire passer beaucoup choses.
Assez vite j'ai trouvé son écriture poétique. Un sentiment très fort d'extase et de bien être m'a envahi au fur et à mesure des pages. C'est quelque chose qui m'est arrivé très peu de fois dans ma vie de lectrice. Je mets ce livre au même niveau que "La petite cloche au son grêle" de Paul Vacca qui m'a emmené très très loin avec une écriture similaire dans le ressenti.
L'auteur fait aussi très fort pour décrire les paysages de Bretagne. Cette nature est décrite dans toute sa force et sa violence avec toujours cette économie de mots.


Ce fut une lecture qui m'a laissé sans voix au début mais un beau coup de cœur ! Voilà une très belle surprise de cette rentrée littéraire.

Pour aller plus loin, voici une interview de l'auteur : http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/roman/review/1947708-le-crepuscule-des-ronces-de-michel-philippo-un-ecrivain-qui-ose-ecrire-avant-d-etre-celebre

Editions : Marivole - Date de parution: 16 Août - 134 pages

mercredi 15 août 2018

Phobia, recueil de nouvelles par un collectif d'auteurs


Présentation de l'éditeur :

Dans ce recueil de nouvelles inédites, nos phobies sont disséquées - peur du noir, de la mort, des araignées et même des cons... - et nous lecteurs, sommes malmenés, certes, mais pour la bonne cause !

Avis :

Voici le recueil de nouvelles auprès duquel tu ne peux pas passer à côté !

Déjà c'est pour une bonne cause : l'association ELA qui lutte contre les leucodystrophies. Au début du livre tu as un petit rappel synthétique sur la création de cette association et ce qu'elle fait pour lutter contre cette maladie neurodégénératives qui atteint chaque semaine 3 à 5 enfants...

Et puis quand tu regardes la liste des auteurs et que tu vois par exemple Nicolas Beuglet, Sonja Delzongle ou encore Niko Tackian et bien tu as sacrément envie de le lire ce recueil !

Si cela ne te convainc pas, laisse moi te parler de quelques nouvelles qui m'ont impressionnées.

Comme tu t'en doutes si tu me connais bien, il y a celle d'Olivier Norek. Je ne l'ai pas découverte avec ce recueil car elle était déjà sortie à l'occasion de Quais du Polar à Lyon. Très peu d'exemplaires papiers étaient disponible mais une bonne âme m'en a fait parvenir un dédicacé en plus !
Il est question d'une télé réalité absolument terrifiante : une sorte de Koh Lanta qui finit très mal. Il aborde la dérive de la télé réalité avec brio. En la lisant j'ai repensé à un épisode de Doctor Who ou encore à un épisode Black Mirror. J'ai trouvé cette réflexion extrêmement réelle car cette dérive existe déjà dans certains pays.

Le seconde qui m'a plu est celle bien sûr de la talentueuse Armelle Carbonel. On montre crescendo dans la folie et on le ressent très bien. Son personnage vit pour son art, l'écriture, au point d'en perdre la tête. Elle repousse sans cesse ses limites pour s'immerger dans son histoire. Il est question entre d'un serial killer. Le récit est entre coupé de rapport d'un psychiatre. Ils sont très intéressants pour comprendre cette descente que le personnage principal vit.

Pour finir je vais te parler de celle de Chris Loseus. Celle ci il est difficile de t'en parler pour ne pas te spoiler mais elle m'a vraiment fichue la trouille. Au début on comprend pas du tout ce qu'il se passe mais on se doute que l'issue sera terrible sauf qu'on est loin de se douter de quoi il retourne ! On reste dans le floue mais on a le droit à des descriptions saisissantes. 

Beaucoup d'autres m'ont plus comme celle de Maud Mayeras ou encore celle de Jean Luc Bizien. Celle de Ian Manook m'a beaucoup fait rire et m'a fait penser à du Audiard  et aussi à mon pote Tony Cossu rencontré au salon du livre de Limoges. Les auteurs se sont vraiment surpassés pour arriver à nous faire frissonner en quelques pages.

Ce recueil c'est de la qualité et en plus c'est pour la bonne cause ! Alors vas y fonce l'acheter !!

Éditions : J'ai Lu - Date de parution : 14 Mars 2018 - 317 pages

vendredi 10 août 2018

Le prince charmant c'est vous ! de Isabelle Saporta


Présentation de l'éditeur :

Elle vient d'avoir quarante ans. Elle est journaliste et sillonne la France pour ses enquêtes. Elle a deux adorables petites filles. Et un mari qui, bien heureusement, ne travaille pas et s'occupe de leurs enfants. Enfin, « bien heureusement », c'est ce qu elle se raconte à elle-même, parce qu au fond elle est au bord du burn-out.
« Mais comment ça ? lui clame son entourage. Tu as tout pour être heureuse ! Des enfants fabuleux, un mari attentionné, un travail passionnant ! »
Oui, mais voilà. Shiva en a plein les bras. De ce mari adorable mais glandeur. De sa culpabilité abyssale de mère qui travaille. De la pression qu'elle se met sur les épaules pour faire bouillir la marmite. Sans compter les mille et une choses du quotidien qui incombent toujours aux femmes...
Elle n'en peut plus et rêve d une nouvelle vie. Sous le regard attentif de son psy à l'érudition désuète, de son meilleur ami homosexuel rosse et drôle, de sa tante sexagénaire gentiment indigne et d'une copine un peu loufoque, elle met tout en oeuvre et souvent le pire pour s'en sortir. Elle se cogne contre tous les murs et rêve d'un être miraculeux seul capable, croit-elle, de la sauver. Jusqu'au jour où, enfin, elle comprend que... le prince charmant, c'est elle.


Avis :

  De temps en temps, j'aime bien lire un livre qui va me vider la tête. Même si j'aime plus que tout lire des thrillers, j'ai appris à alterner avec d'autres lectures pour toujours garder cet amour du polar/thriller.

  Au début ce livre m'a fait penser aux livres d'Agnès Abécassis dont je suis ultra fan. Parler des femmes d'aujourd'hui dans leur quotidien de femmes actives mais aussi de mère de famille, ce n'est pas donné à tout le monde ! Bien souvent on tombe dans les clichés et ça vient ennuyant voir agaçant.

  Ici nous avons une femme qui vient d'avoir quarante ans et qui fait un peu le bilan de sa vie. On comprend dès le début qu'elle est au bout de sa vie et qu'elle souffre d'un mal bien connu : le burn out. Elle remet en cause la façon de mener sa vie de famille qui semble être au cœur du problème.
  Même si je ne suis pas dans son cas, j'ai tout de suite accroché. Ce qu'elle vit est tellement vrai et tellement actuelle. Cette femme existe et je pense que l'on en connaît tous au moins une. Mais j'espère qu'elles n'ont pas toutes un mari comme notre personnage principal ! Alors lui autant vous dire qu'il m'a bien énervé pendant tout le livre. Au début je ne comprenais pas pourquoi elle ne le quittais pas plus vite mais après on comprend que ce n'est pas aussi simple que cela à cause des enfants. Cependant on a envie qu'elle se remue un peu pour lui dire ses quatre vérités. Mais ce n'est pas si facile à faire non plus car on comprend qu'elle a besoin d'un chemin un peu plus long pour se libérer.
  Et ce chemin passe par un amant un peu particulier... Je ne vais pas vous spoiler mais là j'avoue avoir été surpris... Cette partie du livre m'a laissé un peu dubitative. Ce n'est pas que ce n'est pas possible mais c'est le côté très inhabituel qui fait que j'ai eu un peu de mal à y croire. Mais étrangement c'est ce qui va faire avancer l'histoire.

  Pendant la lecture, je me suis demandé si ce livre n'avait pas une part autobiographique. Il y a quelques ressemblances avec l'auteure qui font que l'on se pose la question. Mais c'est aussi cela qui fait que cette histoire semble très réaliste. L'auteure parle à toutes les femmes et de toutes ses femmes qui doivent gérer mille et une choses par jour. Elle parle de cette société où la femme doit lutter contre les clichés pour s'imposer et être libre. L'auteure en parle avec beaucoup d'humour sans être moraliste ou tomber dans les clichés.  
  Le style de l'auteure est très léger et nous embarque dès le début dans cette histoire. Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde à tel point que j'ai dévoré ce livre ! Les chapitres courts donnent un très bon rythme à ce livre.

  Cette lecture a rempli sa fonction : me faire passer un moment agréable et surtout me vider la tête. Je suis ressortie de cette lecture avec une sensation de bien être. Ce n'est pas un coup de cœur mais c'est une lecture qui fait du bien et de temps en temps on a tous besoins ;) 

Éditions : Fayard - Date de parution : 28 Mars 2018 - 288 pages

mercredi 8 août 2018

Embruns de Louise Mey


Présentation de l'éditeur :

Ils sont beaux, sportifs, complices. Mangent local. Achètent cher, mais pour durer. Un bon goût à toute épreuve. Monsieur et Madame Parfait et leurs enfants. Quand les Moreau prennent possession, pour le week-end, d'une belle maison bretonne, sur cette île perdue en forme de haricot, tout annonce des vacances idéales. C'était compter sans la tempête, la disparition de Marion, le sang sur le couteau... Et l'étrange collaboration des habitants, pour lesquels " les Parisiens " font par-dessus tout un gibier parfait...

Avis :

Dernière lecture pour le Prix Nouvelles Voix du Polar ! 

Je suis rentrée dans cette lecture avec quelques craintes...Ma copine blogueuse "Anaïs Serial Lectrice" a fait une chronique très négative de ce livre. Normalement nos avis divergent mais dernièrement on est tombé d'accord sur quelques titres.

Et ce fût le cas encore une fois sur ce livre...

Il a bien fallu 100 pages avant qu'il ne se passe quelque chose d'un peu intéressant. Cette famille parfaite est agaçante dès le début du livre. Je ne les ai pas trouvé très crédible. Tout était un peu trop "trop". Leur arrivée sur l'île et l'installation semble interminable. On rentre très vite dans un enchaînement de banalité qui nous endort peu à peu.
Les quelques micros événements qui mettent un grain de tension nous font espérer qu'il va se passer quelque chose qui bousculera le rythme du livre. Mais si tu as lu la quatrième de couverture tu es déjà au courant un peu de ce qu'il va se passer. L'effet de surprise est donc inexistant.
Les réactions de cette famille parfaite m'ont irritées de plus en plus à partir de la disparition de Marion. Cela ne s'arrange pas avec la manière dont l'auteur les présente. J'ai eu la sensation que tout le long du livre, il fallait meubler : des descriptions multiples pour parler d'un même lieu ou du même sentiment. De plus on sent bien dès le début que la famille "parfaite" l'est beaucoup trop et cela devient suspect.
Du côté des habitants de l'île, c'est un peu la même chose. On ne les sent pas dès le début. On tombe limite dans la caricature du paysan. Cette pseudo confrontation du citadin et du rural est limite malaisante. Au moment de la disparition de Marion, il ne fait aucun doute au vue des multiples réactions qu'ils sont impliqués. ça en devient même ridicule tellement on se rend bien compte que certains dialogues sont appuyés, mal joués pour les habitants.

Pour résumer, il y a un passage dans le livre où Marion parle des films d'horreurs. En regardant un de ces films on se dit souvent "ne fais pas si", "ne fais pas ça" ou "mais regarde c'est évident que si tu vas là il se passe quelque chose". Et bien ici c'est aussi le lecteur qui le dit très souvent. Il y a de telles évidences par moment qu'on s'énerve. Le plaisir de la lecture en est gâché.

En ce qui concerne le style de l'auteure, je n'ai pas du tout accroché. Les longueurs sont multiples. Comme dit précédemment, la description des lieux ou des sentiments s'étirent sur des phrases beaucoup trop longues. Les références au passé de la famille tombent un peu comme ça et nous font perdre le fil de l'histoire. De plus les choses sont souvent répétées encore et encore. Cela donne aussi un récit parfois décousu.

Je n'aime pas être méchante dans une chronique mais là ça a été une corvée d'aller jusqu'au bout du livre. J'espérais que la fin justifierai un peu tout ça mais malheureusement il n'en était rien. Elle m'a semblé un peu sortie de nulle part et pas très crédible comme tout le reste. Je dirais même que c'était beaucoup trop gros pour justifier ce qu'il s'est passé avant.

Ce livre a été une vraie déception. Pour une fois je ne peux même pas le recommander à des personnes qui recherchent tel ou tel chose dans un livre.

Editions : Pocket - Date de parution : 24 Mai 2018 - 368 pages

samedi 4 août 2018

Chacun sa vérité de Sara Lövestam


Présentation de l'éditeur :

« Si la police ne peut rien pour vous, n'hésitez pas à faire appel à moi. »
Pour gagner sa vie tout en restant sous les radars, Kouplan propose ses services comme détective privé. Se faire invisible, évoluer dans la jungle du Stockholm underground, il connaît : ancien journaliste d'investigation dans son Iran natal, Kouplan est sans-papiers. La fillette de sa première cliente a disparu. Pour une raison mystérieuse, elle aussi souhaite éviter l'administration... Dès lors, de bête traquée, le clandestin se fait chasseur. 

Avis :

Nouvelle lecture pour le prix  Nouvelles Voix du Polar de chez Pocket !
Je n'avais jamais entendue parler de cette auteure donc c'était bien sûr une totale découverte pour moi. J'ai juste lu un avis qui semblait positif donc je suis rentré dans cette lecture plutôt confiante.
Mais je dois vous avouer que je partais avec de gros à priori car c'est un polar suédois et j'ai été longtemps fâchée avec car le style ne me convenait pas.

Avant de commencer l'histoire, il y a une préface. Elle a eu l'effet de me rassurer car je sentais que ce serait un polar à vocation un peu social, qui ferait passer une sorte de message. Et ce fût le cas mais on parlera un peu plus tard.

Tout d'abord les personnages. Kouplan est un migrant en situation irrégulière. Pour survivre sans se faire prendre, il a décidé d'être détective privé. Ce choix est assez étrange car on comprend qu'il n'a pas beaucoup de moyen, il possède un ordinateur très vieux qu'il a récupéré dans la rue et il loue une petite chambre chez une famille suédoise. De plus vu sa situation, je me suis demandé comment il pourrait exercer cette profession tout en se sentant traquer à chaque coin de rue par la police des frontières. Il utilise les bonnes vieilles méthodes : filature et "interrogatoire". C'est un personnage très énigmatique en tout point de vue. On sent qu'il nous cache des choses sur sa vie d'avant malgré quelques brides d'informations ici et là. 
Quant à Pernilla, celle qui engage Kouplan pour retrouver sa fille...comment dire ?...Je suis passé par de multiples sentiments à son égard. Il me sera difficile d'en dire beaucoup sous peine de vous spoiler mais je dirais que le doute était là et est repartie de nombreuses fois à son sujet. Ce qui est intéressant à propos de sa fille, c'est que sa situation est d'une certaine manière similaire à celle de Kouplan.
Ce détail anodin est en faite très intéressant.

Pour l'histoire, elle est bien écrite. La lecture a été très fluide et agréable. On ne s'ennuie pas du tout et je dirais même qu'elle devient addictive. Plus on avance dans cette histoire plus on sent qu'il y a quelque chose qui ne va pas. L'auteure sème à merveille la confusion dans notre esprit. Mais elle sème aussi des petits indices qui font que l'on revient très vite à notre supposition de départ. Cependant elle nous réserve des surprises jusqu'à la dernière page auquel on ne pouvait pas s'attendre.

Du côté de l'aspect social du livre, elle décrit de manière intéressante, la société suédoise. Même si elle accueille beaucoup de migrants, on sent bien qu'elle ne leur facilite pas entièrement la vie pour s'adapter. Mais elle nous parle aussi des suédois de souche vivent au quotidien dans cette société un peu particulière. Elle décrit aussi le décor avec beaucoup de précision et ainsi le livre devient immersif. Ce décor devient réellement un personnage et crée une ambiance particulière au livre.

Ce fut une très belle découverte à plusieurs niveaux et je ne peux que vous le recommander chaudement.

Éditions : Pocket - Date de parution : 11 Janvier 2018 - 304 pages

mercredi 1 août 2018

Ragdoll de Daniel Cole


Présentation de l'éditeur :

Un " cadavre " recomposé à partir de six victimes démembrées et assemblées par des points de suture a été découvert par la police. La presse l'a aussitôt baptisé Ragdoll, la Poupée de Chiffon. Tout juste réintégré au Metropolitan Police Service de Londres, l'inspecteur " Wolf " Fawkes dirige l'enquête sur cette effroyable affaire, assisté par son ancienne coéquipière, l'inspectrice Baxter. Chaque minute compte, car ce nouveau serial killer vient de communiquer, par voie de presse, une liste de six noms. Son programme de meurtres pour les jours à venir. Avec le meilleur pour la fin : Wolf lui-même... 

Avis :

Depuis longtemps je me disais qu'il fallait que je lise ce livre si encensé par la critique et entre autre par Gérard Collard himself ! Mais je restais sceptique car les critiques négatives étaient aussi très présentes sur la toile...
Mais en tant que juré du Prix Nouvelles Voix du Polar, c'était le moment de lire et de me faire mon avis.

Le premier chapitre donne le ton sur le personnage central du livre, l'inspecteur "Wolf". Il a un très fort caractère et il est aussi très sûr de lui. On comprend que dans une enquête comme celle du tueur crématiste, il s'est donné à 100% au point de tout risqué, sa liberté et sa santé mentale mais aussi sa vie personnelle. Je l'ai trouvé à la fois très bizarre et aussi agaçant. Mais c'est un flic qui a coeur d’exécuter sa mission au mieux.

On est ensuite très vite plongé dans l'enquête de base du livre. Et ça commence très fort dès le début. Wolf est au première loge car le tueur s'adresse à lui directement. A partir de là on envisage plein de piste mais l'auteur nous laisse dans le flou pendant très longtemps. Il faudra compter sur les personnages secondaires et un en particulier pour avoir le déclic qui apporte un début de réponse à toute cette histoire absolument dingue !
Et il y a cette liste...Dès le début on sait qui doit mourir en toute logique. On se doute que le premier de la liste est obligé d'y passer, malgré la rapidité des enquêteurs pour le protéger, sinon il n'y aurait pas cette tension permanente qui va mener tout le livre. Ce décompte infernal fait que le lecteur espère à chaque fois que Wolf et ses co équipiers pourront sauver la personne concernée. Cet élément est déterminant pour le rythme du livre.

Assez vite on se doute que tout ceci a forcément un lien avec un élément qui nous est en partie présenté au début du livre. L'identification des parties de Ragdoll est un début mais il faudra s'armer de patience ! L'auteur joue avec nos nerfs tout au long de la lecture. Il manque toujours un petit élément pour comprendre l'ensemble. La pièce manquante arrive assez tard dans le livre. Cela n’entraîne pas de longueur au livre selon moi, il n'y a pas vraiment d'éléments inutiles dans l'histoire.

Le style de l'auteur m'a plu même si cela n'a pas été aussi transcendant que je le pensais. Mais j'ai quand même pris beaucoup de plaisir dans cette lecture. On peut qualifier ce livre de page turner sans problème car les ingrédients sont là pour embarquer le lecteur dans une lecture qui monte très vite en puissance jusqu'à la fin du livre. Les différents personnages en dehors de Wolf m'ont beaucoup plu. J'ai un gros faible pour Baxter et Edmunds qui ont donné de leur personne pour que la vérité éclate même si ils n'étaient pas d'accord entre eux. Ce duo était indispensable pour la réussite de l'histoire. 
C'est donc un petit coup de cœur mais je suis ravie de l'avoir lu car ça en valait vraiment le coup.

Éditions : Pocket - Date de parution : 8 Mars 2018 - 512 pages