Présentation de l'éditeur :
« Au cœur de la nuit, face au mur qu'elle regardait
autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la
revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »
Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la
vie conjugale d'une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit
remarquablement dérangeant.
Avis :
Il y a des livres dont il est difficile de parler. On ne
veut pas trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte aux futurs
lecteurs. Mais ici c'est à cause de ce que j'ai ressenti à la lecture de ce
livre si particulier qu'il me sera difficile de vous en parler.
Ceux qui l'ont lu le décrivent comme « un livre choc »,
« coup de poing » ou une lecture qui ne laisse pas indemne. J'avoue
que je me suis laissé influencé pour tous les avis pour lire ce livre.
La quatrième de couverture nous donne déjà le ton sur ce que
l'on va trouver dans ce livre. Et ensuite il y a le premier chapitre...On sait
déjà comment l'histoire se termine. Tout l'intérêt est dans le comment on en
arrive à une telle situation.
On nous dresse le portrait d'un couple qui ressemble un peu
à monsieur et madame "tout le monde". Tout est parfait et dans une
parfaite harmonie avec des habitudes bien réglées. Le moindre petit écart n'est
pas envisageable. Pourtant l'horreur se produit et en parler semble impossible
sous peine d’entraîner dans la chute un grand nombre de personne. A partir de
là on tombe dans une spirale infernale sans fin. Marie doit tout garder pour
elle, ne rien montrer.
L'auteur nous montre bien les relations de ce couple comme
celle qu'elle entretient avec son entourage mais seulement du point de vue de
Marie. On ne pourra pas s'empêcher de juger les actions de Marie suite à ce
qu'elle a vécue mais on est obligé de se demander ce que nous aurions fait à sa
place et ça je ne pense pas que nous ayons la réponse.
La lecture de ce livre fut épuisante et surtout éprouvante.
Je me suis sentie prise à la gorge, au cœur aux tripes à de très nombreuses
reprises. Si vous arrivez à passer la scène du viol au début du livre, vous
pourrez affronter le reste mais non sans mal. A plusieurs reprises j'ai du
poser le livre pour arriver à digérer ce que je venais de lire. L'auteur a une
manière de nous immerger dans l'histoire qui fait que l'on ressent intensément
ce qu'il se passe. Son écriture est crue et direct. Elle ne nous cache rien (ou
presque), elle nous confronte à la réalité.
La psychologie des personnages, Marie et son entourage, est
très réussie. L'entourage de Marie m'a très souvent fait penser à des gens que
je connais. Et il y a surtout les attitudes et manières de réagir qui sont
tellement vrais. J'ai essayé de me dire que les choses étaient peut être
exagérés pour faire du sensationnel comme on en lit trop. Sauf qu'au fur et à mesure
des situations, on est obligé de se dire que c'est la réalité. On se le dit à
la manière qu'ont les gens d'agir quand Marie est enceinte et après son
accouchement entre autres.
J'avoue avoir été heureuse de finir ce livre tellement je me
sentais mal à le lire. Je ne dis pas cela de manière négative car ce livre est
vraiment bien écrit et surtout très bien construit. Il n'y a pas de longueur.
Rien n'est gratuit dans ce livre.
L'auteure, au delà de cette histoire, soulève aussi d'autres
questions. Elle nous parle de maternité, du faite de se sentir femme ou pas
dans cette société qui nous impose des codes et des règles sans s'occuper de ce
que l'on veut et ressent.
Ce livre est donc bien à la hauteur des critiques que
j'ai pu lire. J'aurais pu en dire plus car il y a plusieurs niveaux de lecture selon moi. Je ne le recommande pas aux âmes sensibles et bien sûr
à celles qui seraient passé par là.
Éditions : Albin Michel - Date de parution : 22 Août 2018 - 272 pages
Merci Amandine, ça m'a donné envie de l'acheter. L'extrait et l'itv qui sont sur le site d'Albin ont fini de me convaincre. Ca semble être une sacrée expérience ce livre.
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