vendredi 23 mars 2018

Iboga par Christian Blanchard


Présentation de l'éditeur :

Pire que la peine de mort : la réclusion à perpétuité...

28 octobre 1980. Jefferson Petitbois, condamné à la peine de mort, est incarcéré à la maison d'arrêt de Fresnes. Pour rejoindre sa cellule dans le couloir de la mort, il croise la " Louisette ".
Comme un outrage à la dignité humaine, un doigt d'honneur à la vie, la guillotine trône au milieu de la cour.
Accompagné de deux gardiens, il la frôle et sent son odeur de graisse et de limaille.
Dix-sept ans ! Suffisamment grand pour tuer donc assez vieux pour mourir...

Deux ans auparavant, Jefferson avait rencontré Max, son protecteur et mentor. Iboga était alors entré en lui. Iboga l'avait rendu plus puissant. Immortel. Meurtrier.


Une fois, Max m'a dit quelque chose que j'ai compris plus tard : Si tu commences à mentir, mec, tu seras obligé de le faire tout le temps et tu seras piégé un jour parce qu'il y aura des incohérences, des trucs qui n'iront pas ensemble. En revanche, si tu dis la vérité, tu ne seras jamais mis en défaut.
J'ai dit la vérité aux flics, avocats, juges et jurés. J'ai pris perpète et failli avoir la tête tranchée. 


Ce livre raconte la vérité... La vérité selon Jefferson Petitbois... Un homme trop jeune pour mourir. 

Avis

J'ai choisi ce livre avant que l'immense Gérard Collard en parle comme un de ces coups de cœur. Le résumé m'avait attiré mais aussi et surtout le faite que Karine Giebel en dise du bien.
De plus une histoire dans une prison, donc une fois que l'enquête est faite, m'a intriguée. Je ne voyais pas ce que l'auteur pouvait nous proposer d'intéressant.

L'auteur nous plonge directement dans l'ambiance. Le personnage principal vient d'apprendre qu'il est condamné à mort.
L'histoire ne se passe pas à n'importe quel moment. Nous sommes en 1980 soit un an avant son abolition.
C'est l'un des premiers thèmes du livre qui est abordé mais du point de vue de celui à qui elle s'applique. Les choses sont donc différentes. D'un côté on peut se dire qu'il le mérite après les horreurs qu'il a fait mais aussi que cette peine est inhumaine.

On ressent l'angoisse de ce personnage car l'auteur arrive à nous mettre à la place de Jefferson. Le fait que le récit soit à la première personne aide énormément.
Chaque jour dans cette cellule nous parait interminable. L'auteur nous décrit très bien les prisons des années 1980 qui ressemble à celles de 2018 avec peut être la surpopulation en moins mais toujours avec de la violence. Elle est là sous plusieurs formes : des personnages et l'ambiance.
Jefferson est constamment seul. Sa condition fait que les choses seront ainsi tout le temps.
C'est un point qui au début m'a fait me demander comment l'auteur allait nous garder en haleine. Jefferson côtoie chaque jour les mêmes personnes et fait les mêmes choses donc il y a une certaine forme de routine.

En même temps que la vie à la prison, Jefferson nous raconte aussi son histoire, ce qui a fait qu'il en est là aujourd'hui. La question qui se pose ici est : est ce que les choses auraient pu être différentes pour lui ?
La vie de Jefferson est à la fois triste et terrifiante. On fait la connaissance de ce Max qui a eu une influence déterminante. Mais Max n'a pas été attrapé. On se dit à ce moment là qu'il y a un problème. On ne sait ce qu'est devenu ce Max. Le doute s'installe à plusieurs niveaux : celui de la justice et de l'existence même de Max.

Tout au long de ce livre, l'auteur arrive à nous garder en haleine en alternant les moments à la prison et ceux du passé de Max. Cette histoire est ponctuée au bon moment d'événements qui viennent bouleverser la monotonie qui pointe.
Il arrive aussi à nous faire douter mais surtout à nous questionner. Jefferson mérite d'être en prison mais il ne mérite pas la maltraitance dont il est victime. Par moment on se surprend à avoir pitié de lui et à lui souhaiter quelque chose de bon dans cet enfermement dont il ne sortira jamais. Le faite que le récit soit à la première personne est un élément qui explicite ce ressenti.
L'écriture de l'auteur nous emporte à une vitesse folle dans ce livre. C'est un vrai page-turner.
J'ai été captivé par cette histoire du début à la fin. On passe par plusieurs émotions : tristesse, colère...
La fin du livre est une délivrance en tout point de vue.


Ce livre est une très belle découverte. C'est un vrai petit bijou par son histoire et son écriture.

Éditions : Belfond - Date de parution : 25 Janvier 2018 - 308 pages

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