lundi 19 novembre 2018

Migration du blog vers WordPress


Depuis quelques semaines la plateforme Blogger rencontre des problèmes. Trouver une solution ne semble pas être une priorité pour ceux qui s'en occupent.
J'ai donc décider de changer de plateforme et de passer à WordPress ! J'envisageai ce changement depuis un moment mais là je n'ai pas eu d'autre choix que de me lancer.

Voici l'adresse de ce nouveau blog qui ressemble beaucoup à l'ancien et qui ne demande qu'à s'améliorer : 


P.S : Ce blog ne fermera pas mais il se sera plus alimenté.

jeudi 15 novembre 2018

Requiem pour un fou de Stanislas Petrosky


Présentation de l'éditeur :

Pour commencer, prenez :
Un prêtre exorciste agent du Sodalitium Pianum, les services secrets du Vatican.
Un curé qui a compris qu’il avait fait le voeu de célibat et non de chasteté.
Un homme d’Église qui manie la langue d’Audiard avec amour.
Un abbé qui vous confesse avec la délicatesse du Marginal de Jacques Deray.
Vous obtiendrez Requiem…
La rencontre de San-Antonio et de Don Camillo !

Avis :

Que te dire pour ce livre que je n'ai pas déjà dit pour les précédents ? Je vais sûrement me répéter mais si c'est ainsi que je peux te convaincre d'acheter ce livre et pourquoi pas les précédents, alors je ne vais pas me gêner !

Déjà c'est toujours avec un grand plaisir que je me plonge dans les aventures de Requiem. Si tu n'as pas lu les précédents et surtout le précédent, tu peux être perdu car c'est un peu une suite. Je ne t'en dirais pas trop de ce côté pour ne pas te spoiler.

Dès les premières pages de ce livre, j'ai retrouvé les mêmes ingrédients qui m'ont fait aimer les précédents. Tout d'abord il y a l'humour, les bons mots. Ça fuse de tous les côtés ! Requiem est toujours égal à lui même et c'est tant mieux ! Et puis il y a aussi le sens de la repartie. C'est là que le rythme de ce livre se trouve.

L'auteur est dans la droite ligne de Frédéric Dard tout en ayant son propre style et ses idées.

L'histoire ici est complètement dingue. Quelqu'un en veut semble t il à Requiem. Les meurtres s’enchaînent sans que l'on comprenne très bien pourquoi et surtout qui est derrière tout ça. Il faut un peu de patience pour comprendre qui est derrière tout ça malgré un début de piste. 

Requiem nous donne au compte goutte ce qu'il compte faire. 

Comme dans les précédents, il s'adresse directement au lecteur. C'est quelque chose qui m'a beaucoup plus. Cela crée une sorte de complicité entre le lecteur et le personnage principal/l'auteur.

Mais en plus d'un polar, c'est aussi un livre qui veut faire passer un message. Ici on parle des SDF et de ceux qui leur viennent en aide. L'auteur nous parle d'une association (Magdalena) qui vient en aide à ceux qui vivent dans la rue ou de la rue. Cette association a été crée par un prêtre en 1998. Il y a un très beau passage qui en résumé nous dit qu'il ne faut pas passer à côté de ces personnes comme si elles n'existaient pas. Il faut leur offrir un sourire si c'est tout ce que l'on a.
J'aime beaucoup quand les auteurs à travers une histoire te font passer un petit message et mettent en lumière les gens qui font du bien autour d'eux.

Je ne sais pas si j'ai besoin de te dire que ce livre est un coup de cœur car pour moi c'est un tel plaisir de lire les aventures de Requiem. Je sais déjà à l'avance que je vais passer un bon moment et que ça va me faire du bien. C'est le genre de lire que je verrais bien avec un macaron disant "bon pour la santé et remboursé par la sécurité sociale".

Donc si tu as besoin d'une lecture légère mais avec du fond et de l'humour et bien ce livre est fait pour toi ! 

Chroniques des précédents tomes :
- Je m'appelle Requiem et je t'...

Éditions : French Pulp - Date de parution : 15 Novembre 2018 - 240 pages

mercredi 7 novembre 2018

Sinestra de Armelle Carbonel


Présentation de l'éditeur :

Suisse. 1942.
Le Val Sinestra, refuge isolé au cœur de la vallée des Grisons entouré de monumentales montagnes, accueille un convoi de réfugiés fuyant les horreurs de la guerre. Des mères brisées au bras de leur progéniture, des orphelins meurtris et atteints de désordres psychiques. Mais là où ils croyaient avoir trouvé la paix, les résidents vont réaliser que le mal a franchi la frontière avec eux.

Surnommée la " nécromancière ", Armelle Carbonel est avec son style viscéral et son extrême maîtrise du suspense en huis clos, l'une des voix les plus captivantes du thriller contemporain. Récompensée à onze reprises, experte en manipulation et rebondissements, la nouvelle référence française du thriller psychologique entraîne le lecteur au cœur d'une véritable symphonie paranoïaque, dont l'intensité suscite une angoisse quasi inédite dans le monde du thriller.

Avis :

J’attendais ce livre avec énormément d’impatience. Les précédents avaient été des coups de cœur ce qui fait que pour celui ci, la barre était haute.

Avant de parler de l'histoire et des personnages, j’ai envie du point fort d'Armelle : l'écriture. 
Elle a une écriture précise et concise. Il ne lui faut pas milles mots pour vous décrire un lieu, un personnage, une ambiance. Avec peu et avec des mots de qualités, elle vous dresse un tableau qui peut vous faire plaisir ou vous glacer le sang. Elle n’a pas non plus besoin de tout dire clairement. Les non dit ou les débuts d’indices suffisent pour que l’on comprenne.
Le style d’Armelle c’est ce qui fait sa force et la démarque de beaucoup d’autres auteurs. C’est avec ça qu’elle vous embarque dans son histoire. Je dirais même que peu importe ce qu’elle vous raconte tant qu’elle le raconte avec cette façon d’écrire.
Son écriture est presque poétique et servie avec un vocabulaire riche.

L’histoire se passe dans un lieu qui existe : Val Sinestra. Dans les précédents romans, Armelle a aussi choisi des lieux qui existent et qui ont une histoire dont elle se sert en partie pour raconter la sienne. C’est une chose que j’apprécie énormément car on peut encore mieux s’immerger dans le récit.
Mais Val Sinestra n’est pas juste un lieu dans le récit, c’est aussi un personnage ! Voilà un point très original qui a été écrit à merveille. Ce lieu chargé d’histoires, comme on le comprend assez vite, a une vie propre et donc des sentiments.

Du côté des personnages, Ana est celle qui m’a le plus marquée. Elle est très attachante dès le départ.  Au fur et à mesure du livre elle passe de naïve à combative.
Pour Valère, il est étrange au début. Je ne savais pas quoi pense de lui au début. Son instinct protecteur envers Ana est très touchant.
Les autres personnages nous cachent des choses, il y a des non dits. On les découvre sous leurs vrais jours selon les situations et quand les vérités éclatent. La fin du livre réserve beaucoup de surprise.
Armelle maîtrise à la perfection la psychologie des personnages. Ils sont tous très fouillés et précis. Elle nous les rend à la fois attachants mais aussi terrifiants parfois.

Toute cette histoire est effrayante. J’ai du faire des pauses après certains chapitres. Les violences sur enfants mêmes non dites sont difficiles. Mais la lecture de ce livre est très fluide. Les chapitres sont courts et bien construits.
L’alternance des personnage est un plus car ainsi on ne s’ennuie pas, le lecteur reste captivé et à envie de continuer.
Le dénouement avant l’épilogue est salvateur ! Il ne pouvait pas en être autrement et ça fait du bien. Au final seul le lecteur sait mais justice est faite !

Ce livre est donc un gros coup de cœur. Il n’y a pas un seul défaut dans ce livre. Armelle nous montre qu’elle est une très grande auteure. Elle ne cesse de me surprendre mais ne me déçois jamais.

La "nécromancière" est bien installée dans le milieu du noir et va régner encore très longtemps ! 

Éditions : Ring - Date de parution : 8 Novembre 2018 - 390 pages

dimanche 4 novembre 2018

La mer qui prend l'homme de Christian Blanchard


Présentation de l'éditeur :

Entre la guerre d'Afghanistan et l'atlantique nord, un page-turner qui vous plonge dans la tempête des âmes et une mer rouge sang.
Au large des côtes du Finistère, un chalutier à la dérive est localisé. Lors de l'opération de sauvetage, une femme est retrouvée dans une remise, prostrée, terrorisée et amnésique. Le reste de l'équipage a disparu.
Parmi eux se trouvaient trois anciens militaires français. Xavier Kerlic, Franck Lecostumer et Paul Brive avaient embarqué sur le Doux Frimaire à Concarneau, encadrés par le lieutenant Emily Garcia, des services sociaux de la Défense. Celle-ci devait expérimenter avec eux une méthode de lutte contre le stress post-traumatique en les insérant dans un groupe d'hommes soudés par de rudes conditions de travail – les marins du Doux Frimaire.
" Je ne le sens pas, ce coup. Qu'est-ce qu'on vient faire dans cette galère ? " Avait lancé Franck en montant à bord, avant que le chalutier ne lève l'ancre en direction de la mer d'Irlande et ne disparaisse des radars...


Avis :

Son précédent livre, Iboga, fut un très gros coup de cœur. J'avais dévoré ce livre saisissant qui abordait, entre autres, la peine de mort.
Ce nouveau livre n'est pas entièrement nouveau. Il s'agit d'une réécriture d'un de ses anciens livres intitulés "Pulsions salines" parus chez Palémon en 2014.

Le premier chapitre nous plonge direct dans l'action. On sait déjà que les choses vont mal se finir.
Puis on fait successivement la rencontre des trois militaires. 
Ces trois personnages sont très intéressants. Au début on voit bien le lien "d'amitié" qui les unit mais on sent assez vite qu'il y a autre chose sauf qu'il est impossible de savoir exactement ce que c'est avant que l'auteur nous le dise. 
L’aumônier est le plus intéressant des trois. Comparé aux autres déjà il n'est pas atteint de SPT, cet élément nous fait déjà nous demander ce qu'il fait là. Sa manière de vivre sa religion m'a beaucoup plu. On le sent très ouvert d'esprit. Cependant on sent bien qu'il cache un lourd secret comme ses camarades.

La mise en place de l'action dans le bateau est très lente. À la vue du premier chapitre on pense assez vite savoir comment tout ceci va finir. La seule chose intéressante est de savoir pourquoi. 
Malgré les retours en arrière dans le passé des trois militaires, j'ai eu du mal à voir où on allait précisément. Jusqu'à la moitié du livre, tout m'a paru très long avec un rythme très lent. Heureusement que l'écriture est plutôt fluide.
La persévérance a été récompensée quand on commence à entrevoir le secret que cache ces trois hommes mais ce qui nous pose encore question est la raison de leur présence sur ce bateau. En parallèle il y a une enquête sur le décès d'un autre de leur camarade. Et c'est là que l'on commence à comprendre certaines choses. 
Plus la fin approche et les révélations sont nombreuses. Une fois faite, savoir comment chacun va terminer chacun des personnages est ce qui nous tient en haleine. Jusqu'à la dernière page l'auteur tient le rythme et nous surprend.

Dans ce livre il est très souvent question de choix et des conséquences qui en découlent. A plusieurs moments le cours de cette histoire aurait pu être radicalement différent. On peut juger les choix des personnages mais on peut aussi essayer de se mettre à leur place surtout à la place des militaires.
Cette partie là de l'histoire est très bien traités et est à mettre en parallèle de comment nos militaires vivent leur métier sur le terrain mais aussi de leur retour.

Même si le début m'a paru très long, ce livre est une belle surprise. Certaines d'actions auraient pu être mieux traitées mais dans l'ensemble on se laisse embarqué dans cette surprenante histoire.

Ce livre malheureusement n'égale pas le niveau du précédent selon moi. J'espère que l'auteur sera relever la barre pour le suivant car je sais qu'il est capable du meilleur.

Éditions : Belfond - Date de parution : 18 Octobre 2018 - 320 pages

mercredi 31 octobre 2018

Le manufacturier de Mattias Köping


Présentation de l'éditeur :

Le 19 novembre 1991, une poignée de paramilitaires serbes massacrent une famille à Erdut, un village de Croatie. Laissé pour mort, un garçonnet échappe aux griffes des tortionnaires, les Lions de Serbie. Un quart-de-siècle plus tard, l'avocate Irena Ilić tente de remonter la piste jusqu'à la tête du commando, le sinistre Dragoljub.

Le 1er avril 2017, les cadavres d'une femme et de son bébé sont retrouvés dans la banlieue du Havre, atrocement mutilés. Niché dans le dark Web, un inconnu sous pseudonyme revendique le double meurtre et propose les vidéos de ses crimes à la vente sur son site Internet... Depuis quand sévit-il ? Prêt à transgresser la loi, le capitaine de police Vladimir Radiche s'empare de l'affaire qui sème la panique sur le pays, au risque de voir l'inimaginable s'en échapper.

Les deux investigations vont se percuter avec une violence inouïe. L'avocate et le flic ont des intérêts divergents et sont prêts à se livrer une guerre sans merci. Emportés dans l'abîme du terrifiant conflit yougoslave, les enquêteurs évoluent dans un vertige noir, gangrené par la violence et la corruption, où les plus pourris ne sont peut-être pas ceux que l'on croit. Crimes contre l'humanité, meurtres en série, fanatismes religieux, trafics entre mafias sans scrupules, l'étau se resserre au fil des chapitres. Les égouts de l'Histoire finiront par déborder, et vomir des monstres trop vite oubliés.

N'ayez pas peur.

Oui, il y a tout cela dans Le Manufacturier. Non, il n'y a pas d'autre issue. 

Avis :

Son premier livre "Les Démoniaques" fût un très gros coup de cœur. J'attendais donc de son deuxième d'être au même niveau voir même de me surprendre.
Lisant beaucoup de thrillers, il en faut beaucoup à plusieurs niveaux pour me surprendre et me laisser sur le cul.

Je ne vais pas te faire trop languir alors je vais te dire tout de suite que c'était une très grosse claque, un coup de poing, un passage à tabac en règle de mon esprit et de mes émotions. 
Donc dans ce modeste article je vais essayer de te convaincre d'aller dès que tu peux chez ton libraire pour te le procurer.

Tout d'abord ce livre tient sa force dans ses personnages tout comme dans son histoire. 

L'auteur nous parle du conflit entre les serbes et les croates des années 90. Je ne connaissais pas cette partie de l'Histoire que j'ai découvert ici avec horreur. C'était une vraie boucherie comme on ne peut pas l'imaginer. La noirceur de la guerre ne s'est pas éteinte avec la fin de la guerre. Les meurtriers sont encore là. C'est ce que nous montre Mattias dans ce livre. Je sais qu'il a fait un très grand travail de recherches et on le ressent très bien le livre. Ce qu'il nous dit est très probablement vrai et c'est là que ça devient terrifiant.

D'un autre côté il nous montre une banlieue du Havre en proie à la drogue et à la prostitution. Le réseau établie dans ce quartier est des plus sophistiqués et là encore on voit le travail précis de recherches de l'auteur. Là aussi la noirceur est très présente et nous montre la triste réalité de ce qui existe un peu partout en France.

Dans ce livre on découvre que le Mal va bien plus loin que ce l'on ne peut imaginer. Le Bien essaye de survivre autant qu'il peut mais il est bien démuni. Le combat est inégal tout au long du livre. On peut penser qu'il exagère mais malheureusement ce n'est pas le cas. Dans chaque personnage de ce livre, il y a une part d'ombre. Il nous montre ce que l'être humain a de pire en lui.

Jamais dans un livre je n'avais lu de telles scènes de violence et d'horreur. Mais comme dans son  précédent, rien n'est là par hasard et surtout pour faire du gore pour du gore. Tout se justifie à un moment donné. Les descriptions sont précises et minutieuses pour que l'on ressente au mieux l'horreur.
De plus ces scènes sont parfaites pour nous perturber et nous empêcher de voir certains détails à propos de certains personnages.

Il y a beaucoup de choses (personnages et histoires) dans ce livre qui ont bien sûr un lien entre elles mais l'auteur nous trimbale à sa guise et attend le bon moment pour nous dévoiler la vérité que nous ne pouvions pas soupçonner au début du livre ! J'avoue avoir eu un doute à un moment mais il me manquait toujours un petit quelque chose pour confirmer mes soupçons.

Quand à la fin du livre…C’est un déluge de violence pour finir en apothéose ! Même si on sait que les choses doivent mal se finir, on n’est pas préparé à ça comme on n'était pas préparé à lire une telle histoire.

Pour finir je dirais que Mattias Köping est définitivement un très grand auteur qui en deux livres fait preuve d’une très grande maîtrise de son art. Si les prochains livres sont du même niveau, on va se régaler !

Editions : Ring - Date de parution : 25 Octobre 2018 - 548 pages

jeudi 25 octobre 2018

Le programme D-X de David Khara


Présentation de l'éditeur :

L’ancien agent du Mossad Eytan Morg, reclus au large de l’Irlande depuis quatre ans, doit sortir de sa retraite quand l’homme à la tête du Consortium, une organisation criminelle qui préside en secret aux destinées de l’humanité, exige de lui parler avant de mourir.
Aux États-Unis, le jeune flic Andy Irvine est confronté à un meurtre barbare : une infirmière est retrouvée pendue dans un entrepôt, le corps calciné. Mais ce meurtre n’est peut-être pas isolé… Tueur en série fétichiste? Opération du Consortium? Seul Eytan pourra le découvrir, mais le temps lui est compté.

Avis :

J'ai découvert la trilogie Bleiberg à sa sortie voilà presque 8 ans pour le premier tome ! C'est à ce moment là aussi que j'ai rencontré l'auteur et qu'il est devenu très vite un de mes auteurs préférés. David Khara est un passionné d'Histoire. Cette trilogie l'a amené à faire des recherches très poussées sur la Seconde Guerre Mondiale et ce qui a suivi. Dans cette trilogie il a mis en lumière des éléments peu connus du grand public comme sur les recherches qu'on mené les nazis dans les camps de concentration. 

Mais parlons plus précisément de ce livre très attendu ! Il s'est écoulé 5 ans depuis le troisième tome. Nous avions laissé Eytan en Irlande où il avait bien l'intention de passer le reste des ses jours après avoir sauvé le monde à de nombreuses reprises mais aussi après s'être vengé de ceux qui ont fait de lui un homme surpuissant, "l'aryen parfait".
Mais le Consortium ne semble pas avoir renoncé à mettre au point un nouveau plan pour faire basculer l’équilibre précaire du Monde. 

On retrouve avec une certaine joie Eytan. Au début j’ai eu peur que cette retraite ne l’ai changé en quoi que ce soit. Mais assez vite on voit bien qu’il est toujours le même. Au fur et à mesure qu’il prend conscience de la mission qu’il va devoir accomplir par devoir, il reprend les bonnes vieilles habitudes et ré enfile le costume d’Eytan Morg, agent du Mossad.
Il possède toujours ce sens de la répartie et du dialogue où l’interlocuteur ne peut pas le contrer. C’est là la grande force du livre et là aussi où est le rythme du livre.

Dans ce livre on retrouve aussi d’autres personnages des précédents tomes.
(Si vous n’avez pas lu les précédents tomes, vous pouvez être un peu perdu car il y a des références à ce qu’il s’est passé avant.)
Ces personnages apportent beaucoup à l’histoire mais aussi à Eytan. Ils viennent parfois le déstabiliser et cela fait du bien au personnage d’Eytan parfois trop sûr de lui. Cependant il n’y en a que deux que l’on voit plus et qui apporte quelque chose au livre. Pour la suite j’espère bien revoir les deux autres un peu plus.
Il y a aussi un petit nouveau, Andy, que j’espère bien revoir par la suite avec peut être son collègue. Les deux ensembles sont touchants. On ressent bien leur complicité et l’aspect père-fils.

Côté histoire, on reste un peu dans la même veine que les précédents thèmes tout en s’adaptant au monde actuel. Il y a toujours cette quête de l’homme surpuissant prêt à tout pour effectuer sa mission quitte à perdre son humanité. L’auteur s’est encore une fois inspiré d’un élément peu connu de l’histoire de la seconde guerre mondiale et a imaginé ce qu’il en serait si certains aujourd’hui décidaient de mener le projet à bien voir de l’amplifier.
On fait aussi quelques sauts dans le passé pour mieux comprendre le présent. On a un aperçu de l’Eytan des débuts et ça c’est toujours intéressant. Je pense qu’il nous reste encore des choses à découvrir sur son passé.

Dans l’ensemble, je n’ai pas été déçue de ce livre. J’avais hâte de le commencer pour retrouver Eytan et son univers. L’auteur a su répondre à toutes mes attentes. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde malgré quelques petites longueurs dues à des considérations un peu longues de la part de certains personnages.
L’écriture de David Khara est toujours aussi fluide et agréable. Les scènes d’actions (particulièrement à la fin) sont très réussies et dignes des grands films d’actions. Le gros point fort, les dialogues, nous offrent des moments savoureux.

Ce quatrième tome est pour moi une belle réussite et nous laisse envisager un cinquième tome monumentale ! Je vais prendre mon mal en patience et attendre le retour du géant avec plaisir.

Éditions : J'ai lu - Date de parution : 17 Octobre 2018 - 416 pages

dimanche 14 octobre 2018

Camarade Papa de Gauz


Présentation de l'éditeur :

1880. Un jeune homme, Dabilly, fuit la France et une carrière toute tracée à l’usine pour tenter l’aventure coloniale en Afrique. Dans une « Côte de l’Ivoire » désertée par l’armée française, quelques dirigeants de maisons de commerce négocient avec les tribus pour faire fructifier les échanges et établir de nouveaux comptoirs. Sur les pas de Dabilly, on découvre une terre presque inexplorée, ses légendes, ses pactes et ses rituels…
Un siècle plus tard, à Amsterdam, un gamin d’origine africaine raconte le monde postcolonial avec le vocabulaire de ses parents communistes. Lorsque ceux-ci l’envoient retrouver sa grand-mère et ses racines en Afrique, il croise les traces et les archives de son ancêtre.
Ces deux regards, celui du blanc sur l’Afrique et celui du noir sur l’Europe, offrent une histoire de la colonisation comme on ne l’a jamais lue. Gauz fait vivre des personnages tout en contrastes, à la lumière solaire, dans une fresque ethnologique pétrie de tendresse et d’humour.

Avis :

Lecture de la rentrée littéraire 2018.

Ici nous avons deux histoires, deux personnages principaux et deux époques. Mais nous avons aussi deux manières de s'exprimer très différentes. Cela s'explique par le faite que d'un côté nous avons un enfant et de l'autre un adulte.
Je n'avais pas lu la quatrième de couverture et il m'a fallu un certain pour comprendre de quoi il s'agissait et comprendre les différences entre les deux histoires.

Mais ces deux histoires ont un lieu commun, la Côte d'Ivoire. Chacun des deux personnages va découvrir ce pays de manière très différente. L'un est envoyé pour le conquérir et l'autre car c'est là que se trouve sa famille.

Parlons d'abord de l'enfant. Au début du livre il vit à Amsterdam. Ce qui nous marque dès le début c'est sa manière de s'exprimer. L'auteur s'est mis dans la peau d'un enfant qui apprend à parler et qui donc commet des fautes. C'est quelque chose qui m'a beaucoup perturbé dans ma lecture et donc dans la compréhension de ce qu'il se passait. 
Ce petit garçon a un père communiste qu'il appelle "Camarade Papa". On ressent toute l'influence de ce père sur ce petit garçon qui pense qu'il lui dit forcément la vérité. Et donc sa vision du monde est orientée par celle de son père. Cela prête souvent à sourire. 
Son histoire est devenue intéressante quand il arrive en Côte d'Ivoire. On découvre à travers les yeux d'un enfant ce pays avec ses règles et ses codes. Certes on le découvre avec le regard biaisé de cet enfant qui a été formaté par son père. La fin de cette histoire est par contre très touchante car c'est là que tout prend sens avec l'autre histoire.

De l'autre côté, on a un jeune homme qui grâce à son travail décide de partir en Afrique et plus précisément en Côte d'Ivoire au moment des colonies. Le contexte historique des Compagnies avec les Anglais et tout le système marchand est bien décrit. 
Cette histoire est plus intéressante dans sa construction et son contenu. On suit avec précision le périple de cet homme à travers ce pays qu'il ne connaît pas. On découvre avec lui comment il est organisé et structuré. C'est quelque chose qui a été assez difficile pour moi à comprendre car il y a beaucoup de noms retenir et le langage est aussi particulier. 
La parole est quelque chose de sacré quand il s'agit de négocier des traités. Cela n'a pas été facile pour moi de comprendre la portée de tous les échanges. Ce langage parfois soutenu peut dérouter le lecteur qui n'a pas l'habitude.
Le personnage est très observateur et très peu acteur de ce qu'il se passe. Il a une mission à remplir cependant. Son évolution est notable dans le livre. Vers la fin un autre personnage l'accuse d'avoir pris un peu trop parti pour ce peuple et du coup de ne plus se conduire comme un blanc. Dabilly, le personnage principal, montre ainsi aussi ce que l'homme blanc à apporter en bien et en mal à ce pays à travers les discussions qu'il a avec ce peuple.

La lecture de ce livre a été difficile pour plusieurs choses. 
Tout d'abord par le langage utilisé, entre celui de l'enfant et de l'adulte, il m'a fallu du temps pour m'y habituer et m'y ré habituer quand je reprenais la lecture. Du coup j'étais parfois perdu dans ce qu'il se passait. Certaines choses ont du malheureusement m'échapper. 
Il y a aussi beaucoup de personnages. J'ai renoncé à un moment à me rappeler de tout le monde. Dans le récit de l'adulte on rencontre beaucoup de tribus avec des noms très difficiles à retenir. De plus certains personnages ne sont plus appelés par leur nom mais par leur surnom, il est donc encore plus difficile de se souvenir de qui est qui. Cette abondance de personnages n’aide pas aussi à se rappeler des liens entre chacun.

Au final je ne suis jamais vraiment rentré pleinement dans l'histoire mais cela ne m'a pas empêché de voir que c'était une belle histoire. La fin du livre a beaucoup aidé à cela. 
Ce livre par son aspect historique est aussi très enrichissant. Je ne m'étais jamais intéressé à la conquête de l'Afrique par l'homme blanc et là j'avoue que j'ai appris beaucoup de choses. Dans ce livre il y a aussi des leçons qui sont donnés. L'étranger qui arrive dans un pays ne doit pas imposer ce qu'il est aux autres mais être dans le partage et dans l'écoute pour mieux s'adapter.

Au début je ne suis pas sorti de ce livre avec un avis très positif. J'avais hâte de le terminer. Mais avec un peu de recul, je ne suis pas mécontente de l'avoir lu car même si il s'agit d'une fiction, on y apprend beaucoup de choses sur l'Histoire mais on prend aussi quelques leçons.

Merci à Babelio et Le Nouvel Attila pour l'envoi.

Éditions : Le Nouvel Attila - Date de parution : 24 Août 2018 - 192 pages

lundi 8 octobre 2018

Et puis Colette de Mathou et Sophie Henrionnet


Présentation de l'éditeur :

Anouk, trentenaire parisienne enfermée dans la routine, vient d'apprendre le décès de sa sœur. Pire, celle-ci l'a désignée tutrice de Colette, 7 ans, ceinture noire de maturité et de mélancolie. Alors que la jeune femme craint de se faire dévorer par cette responsabilité imprévue, la petite fille va bousculer toutes ses certitudes. Saura-t-elle être à la hauteur de cette nouvelle relation ?

Avis :

En tant que grande fan de Mathou que je suis, j'attends toujours avec impatience ses nouvelles sorties. Ici elle s'associe à une autrice angevine, Sophie Henrionnet. Je connais très peu son travail à part à travers les avis de blogueuses comme ma copine Violaine des Lectures de LaiLai.

Cette histoire m'a conquise dès les premières pages. J'y retrouve l'humour de Mathou dans le dessin et je découvre aussi celui de Sophie. 
On fait d'abord la connaissance d'Anouk. Cette jeune femme s'ennuie dans son travail. Je me suis assez vite identifiée à elle. Ce personnage a les mêmes problèmes que beaucoup de personnes de son âge. 
Le préambule est très bien fait et se finit par l'élément déclencheur de cette histoire : le décès de sa sœur. La tristesse est là mais sans en faire trop. On comprend assez vite que malgré cet événement, on ne tombera jamais dans le pathos car cela n'a en faite aucun intérêt. Tout est suggéré. On n’assiste pas à certaines scènes comme avec les grands parents paternels de Colette et c'est tant mieux.
Mais parlons du personnage de Colette ! On aime cette petite fille dès son apparition. Outre le faite que l'on se sent triste pour elle et qu'on pourrait avoir de la pitié pour elle, c'est sa force de caractère qui nous conquis. Elle a un comportement très mature mais aussi qui correspond à son âge. J'ai en plus un très gros point commun avec elle : la gourmandise ! Le passage sur le goûter m'a fait hurler de rire et m'a fait l'aimer encore plus !
Ces deux personnages vont évoluer tout au long de l'histoire.
Les personnages secondaires ont aussi leur importance. L'amie d'Anouk, Luce est un personnage secondaire parfait et très important. Elle apporte beaucoup de choses à Anouk et Colette. Elle est le lien entre la tante et la nièce.

La progression de l'histoire entre Colette et Anouk est fluide. On les voit s’apprivoiser et s'adapter l'une à l'autre avec beaucoup de délicatesse mais aussi de maladresse qui les rend encore plus crédible. Cet événement arrive malheureusement au meilleur moment de la vie d'Anouk. Elle avait besoin de changement et de donner un but à sa vie.
Entre les textes et le dessin, il y a tellement de choses qui arrivent à passer sans être dites parfois. Les dessins plein pages sont absolument parfait. C'est la grande force du dessin de Mathou. Ces pages sont une bouffée de bonheur. Le scénario est très bien construit et pourrait je crois servir de base à une version animée de cette histoire.
De beaux messages sont transmis dans ce livre qui encore une fois ne tombe pas dans les clichés que l'on pourrait attendre. Ce qui m'a beaucoup touché c'est l'amour des livres qui est présent depuis le début par petites touches au début et qui ensuite prend de plus en plus d'importance.

Il y a de la vie dans cette histoire. Les émotions sont fortes et ça nous fait un bien fout. J'ai ri et j'ai pleuré grâce à Mathou et Sophie. Elles ont eu su allier leurs talents à la perfection. Quand j'ai commencé ce livre, la seule exigence que j'avais était de passer un bon moment. Et bien c'est aller bien au delà ! Je suis scotché par la force que dégage cette histoire sans tomber dans le cliché d'histoire du même type.

Ce livre est une merveille, une pépite. C'est un livre pour les grands mais aussi pour les plus jeunes.
Et si j'ai bien une demande à faire à Mathou et Sophie c'est de refaire un livre ensemble car leur univers et styles se complètent à merveille !

Éditions : Delcourt - Date de parution : 26 Septembre 2018 - 208 pages

dimanche 30 septembre 2018

L'assassin de ma sœur de Flynn Berry


Présentation de l'éditeur :

Nora, la petite trentaine, prend le train depuis Londres pour rendre visite à sa sœur dans la campagne. À son arrivée, elle découvre que Rachel a été victime d'un crime barbare. Atomisée par la douleur, Nora est incapable de retourner à sa vie d'avant. Des années auparavant, un événement traumatique a ébranlé sa confiance dans la police ; elle pense être la seule à pouvoir retrouver l'assassin de sa grande sœur. Mais isolée dans ce petit village qui chuchote et épie, isolée – surtout – avec les démons de leur jeunesse sacrifiée, Nora devra souvent se battre avec elle-même pour retrouver la vérité sous la surface brumeuse des souvenirs.

Avis :

Avant de vous parler du livre, je tiens à remercier Babelio et les Éditions des Presses de la cité pour l'envoi.

Le synopsis m'a donné envie de lire le livre. L'histoire m'a fait penser à d'autres livres du même genre où à partir d'un événement, on apprend des secrets cachés. Sous une apparence de petite vie parfaite, il y a souvent des non dits.

Dans le livre, on vit l'histoire depuis le point de vue de Nora. On a donc le droit à toutes ses pensées mais aussi à différents flash-back qui concernent en grande partie sa sœur.
Le premier chapitre est bien construit et nous donne envie de continuer. Nora décide de mener sa propre enquête. Mais les 100 premières pages ne nous donne pas grand chose pour trouver qui a pu faire ça. Il y a de pistes qui sont vite et cela part dans tous les sens. Il n'y a rien de tangible. 

Le personnage de Nora  semble être complètement parano et va un peu vite dans ces considérations. De plus sa manière de vivre son deuil m'a un peu dérangée. C'est elle qui a découvert sa sœur et elle ne semble pas plus affectée que cela. On ne s'attache pas à elle et au bout d'un moment on se demande même si elle ne nous cache pas des choses. En ce qui concerne les autres personnages, ils sont traités de manière très superficielles. Pour un thriller qui semble être un thriller psychologique, c'est très dommage.

Toute l'histoire traîne en longueur avec beaucoup de retours en arrière qui n'apporte pas grand chose à l'histoire. Les traumatismes sont traités avec beaucoup de lenteurs et peu de profondeurs.

Mais ce qui m'a aussi beaucoup gênée c'est l'écriture. Il y a trop de descriptions de lieux et de personnages. On s'y perd un peu. De plus je trouve qu'elles sont mal écrites.
Et là où ça devient plus embêtant c'est qu'il y a des erreurs. Par exemple dans un même chapitre on passe 7 à 9 jours quelques lignes plus loin pour savoir quand est ce qu'elle a mis son parapluie dans le sac. C'est un petit détail mais qui reste gênant. 
De plus la construction des chapitres est bizarre et on s'y perd. On passe d'une scène à l'autre avec des personnages qui débarquent de nulle part. On change aussi de lieu sans vraiment s'en rendre compte. Il y a de manière générale beaucoup trop d'informations à gérer pour arriver à mener l'enquête. Cela nuit au rythme qui fait que l'on s'ennuie assez vite.

De manière général, l'histoire ne m'a pas emballée. On n'avance pas et on part dans des directions côté enquête qui ne mène nulle part. Pour la première fois j'ai fais le test de sauter des pages pour voir  si cela serait gênant. Et bien je n'avais pas perdu grand chose car les éléments sont répétées dans les chapitres suivants.
Je suis peut être devenue très exigeante mais j'ai aussi une impression de déjà lu. J'ai besoin d'être surprise et de ne pas voir les choses venir.
La fin du livre m'a vraiment déçu. Le pourquoi du meurtre de sa sœur est un élément qui semble sortir de nulle part. On nous a parlé de tout un tas de choses qui n'ont servi à rien. À la dernière page je me suis dit : "tout ça pour ça !".

Éditions : Presses de la cité - Date de parution : 20 Septembre 2018 - 272 pages

dimanche 23 septembre 2018

Le malheur du bas de Inès Bayard


Présentation de l'éditeur :

« Au cœur de la nuit, face au mur qu'elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »

Dans ce premier roman suffoquant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d'une jeune femme à travers le prisme du viol. Un récit remarquablement dérangeant.

Avis :

Il y a des livres dont il est difficile de parler. On ne veut pas trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte aux futurs lecteurs. Mais ici c'est à cause de ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre si particulier qu'il me sera difficile de vous en parler.
Ceux qui l'ont lu le décrivent comme « un livre choc », « coup de poing » ou une lecture qui ne laisse pas indemne. J'avoue que je me suis laissé influencé pour tous les avis pour lire ce livre.

La quatrième de couverture nous donne déjà le ton sur ce que l'on va trouver dans ce livre. Et ensuite il y a le premier chapitre...On sait déjà comment l'histoire se termine. Tout l'intérêt est dans le comment on en arrive à une telle situation.
On nous dresse le portrait d'un couple qui ressemble un peu à monsieur et madame "tout le monde". Tout est parfait et dans une parfaite harmonie avec des habitudes bien réglées. Le moindre petit écart n'est pas envisageable. Pourtant l'horreur se produit et en parler semble impossible sous peine d’entraîner dans la chute un grand nombre de personne. A partir de là on tombe dans une spirale infernale sans fin. Marie doit tout garder pour elle, ne rien montrer.
L'auteur nous montre bien les relations de ce couple comme celle qu'elle entretient avec son entourage mais seulement du point de vue de Marie. On ne pourra pas s'empêcher de juger les actions de Marie suite à ce qu'elle a vécue mais on est obligé de se demander ce que nous aurions fait à sa place et ça je ne pense pas que nous ayons la réponse.

La lecture de ce livre fut épuisante et surtout éprouvante. Je me suis sentie prise à la gorge, au cœur aux tripes à de très nombreuses reprises. Si vous arrivez à passer la scène du viol au début du livre, vous pourrez affronter le reste mais non sans mal. A plusieurs reprises j'ai du poser le livre pour arriver à digérer ce que je venais de lire. L'auteur a une manière de nous immerger dans l'histoire qui fait que l'on ressent intensément ce qu'il se passe. Son écriture est crue et direct. Elle ne nous cache rien (ou presque), elle nous confronte à la réalité. 
La psychologie des personnages, Marie et son entourage, est très réussie. L'entourage de Marie m'a très souvent fait penser à des gens que je connais. Et il y a surtout les attitudes et manières de réagir qui sont tellement vrais. J'ai essayé de me dire que les choses étaient peut être exagérés pour faire du sensationnel comme on en lit trop. Sauf qu'au fur et à mesure des situations, on est obligé de se dire que c'est la réalité. On se le dit à la manière qu'ont les gens d'agir quand Marie est enceinte et après son accouchement entre autres.

J'avoue avoir été heureuse de finir ce livre tellement je me sentais mal à le lire. Je ne dis pas cela de manière négative car ce livre est vraiment bien écrit et surtout très bien construit. Il n'y a pas de longueur. Rien n'est gratuit dans ce livre. 
L'auteure, au delà de cette histoire, soulève aussi d'autres questions. Elle nous parle de maternité, du faite de se sentir femme ou pas dans cette société qui nous impose des codes et des règles sans s'occuper de ce que l'on veut et ressent.

Ce livre est donc bien à la hauteur des critiques que j'ai pu lire. J'aurais pu en dire plus car il y a plusieurs niveaux de lecture selon moi. Je ne le recommande pas aux âmes sensibles et bien sûr à celles qui seraient passé par là.

Éditions : Albin Michel - Date de parution : 22 Août 2018 - 272 pages

mercredi 19 septembre 2018

L'affaire Rose Keller de Ludovic Miserole


Présentation de l'éditeur

Rose Keller est au chômage depuis plus d’un mois. Elle est réduite, en ce dimanche de Pâques du 3 avril 1768, à mendier sur la Place des Victoires à Paris. En acceptant de suivre, pour un écu, un jeune homme soigneusement habillé qui a besoin de quelqu’un pour un peu de ménage dans sa maison d’Arcueil, elle ne peut se douter qu’elle se dirige tout droit vers l’enfer. Elle ne sait pas encore que l’homme qui vient de l’engager n’est autre que Donatien Alphonse François de Sade, celui qu’on surnommera « le divin marquis »…
Celle qui hanta l’oeuvre du Marquis de Sade.

Avis

Depuis un moment j’avais envie de découvrir la plume de Ludovic Miserole. J’en entendais le plus grand bien y compris de la part d’un certain Gérard C. Etant donné que j’aime beaucoup l’Histoire et les romans historiques (oui j’en lis peu mais je suis difficile et je n’aime pas que ça non plus), c’est avec une grande curiosité que je me suis plongé dans son petit dernier qui mets en scène personnage que l’on connaît tous : Le marquis de Sade.

Ici on traite d’un moment particulier de la vie du marquis : l’affaire Rose Keller. Cette jeune femme a subit la violence du Marquis lors du dimanche de Pâques.

Les 100 premières pages environ, sont là pour nous faire vivre l’affaire avant d’en voir les conséquences. J’étais un peu sceptique au début car je trouvais que cela traînait un peu. Mais pris dans son ensemble, c’est en faite nécessaire à bien des égards.

On peut ainsi tout d’abord saisir la personnalité de ce marquis. C’est un homme terrifiant et qui aime profondément faire du mal. Cela lui procure le plus grand des plaisirs. L’auteur ne nous cache aucun détail et cela donne des scènes très durs à lire mais qui sont la réalité. On voit aussi comment il aime manipuler son monde et surtout sa femme, Renée Pelagie.

De plus ces 100 premières pages nous pose aussi les bases de la société de l’époque. C’est aussi le cas dans le reste du livre mais un peu plus particulièrement au début. Cela m’amène à parler d’un personnage que j’ai adoré : Julie « FolleCuisse » Danière. A travers elle et surtout dans ses dialogues, on voit comment s’articule la société du 18ème siècle. Elle nous montre que tout le monde selon son rang n’est pas traité de la même façon et que les passes droits sont monnaie courante à l’époque pour tenter de dissimuler certaines choses. Mais elle montre aussi que cette société est en train d’évoluer, du moins les prémices sont là. Ce personnage haut en couleur a des réflexions extrêmement pertinentes sur la condition des femmes à cette époque. Beaucoup de ces réflexions font un peu écho à notre société actuelle.

Du point de vue de la construction de l’histoire, il n’y a rien à redire. Tout s’enchaîne avec un bon rythme et une écriture plutôt agréable. Mais ce qu’il faut surtout souligner, c’est l’immense travaille de recherche qui a permis à l’auteur de construire cette histoire. A partir de nombreuses archives dont certaines inédites, il a su nous raconter cette histoire comme si on y était. C’est un point qui m’a fasciné de plus en plus au fur et à mesure de ma lecture. Il a su à tout ceci y mêler un peu de fiction avec une grande habilité.
Dans les annexes, vous pouvez retrouvez des copies des textes originaux dont certains ont été incorporé à l’histoire.

Les mordus d’Histoire seront appréciés ce livre j’en suis certaine !

Ludovic sait, dans ce livre, nous raconter l’histoire du marquis de Sade avec beaucoup de passion et de justesse. Au début j’ai un peu pensé au livre du grand Gonzague de Saint Bris. Il y avait ce petit quelque chose dans l’écriture et la manière de raconter l’Histoire. Les détails sont multiples sur l’ambiance et le décor mais sans trop en faire pour que le lecteur puisse se construire une image mentale de la scène.

Cette lecture m’a passionnée. J’ai dévoré ce livre avec un grand plaisir et il a rempli les attentes que j’avais. On y apprend beaucoup choses aussi bien sur le Marquis que sur son époque et c’est un point auquel je suis très sensible. Il me tarde maintenant de lire le tome 2 !

Editions : French Pulp - Date de parution : 13 Septembre 2018 - 410 pages

vendredi 14 septembre 2018

Malédiction, tome 2 de la série Alex Verus de Benedict Jacka


Présentation de l'éditeur :

Deuxième tome de la série des aventures d'Alex Verus Tout va plutôt bien pour Alex Verus. Le Conseil le laisse tranquille, Luna prend ses marques dans le rôle de son apprentie, et personne n'a essayé de le tuer depuis au moins deux semaines. C'est là qu'une femme mystérieuse se présente une nuit dans sa boutique, poursuivie par un tueur à gages. Alex est plongé dans une cabale visant à recréer le rituel qui permet de voler l'énergie vitale des créatures vivantes. Ses ennemis Cinder et Deleo convoitent ce pouvoir, ainsi que Belthas, un mage du conseil, et un mercenaire nommé Garrick. L'un d'eux essaie de le tuer. Mais lequel ? Alors qu'Alex tente de rester en vie, il doit aussi s'assurer que Luna ne devienne pas une victime collatérale de cette sombre histoire. C'est d'autant plus difficile que la jeune fille s'est trouvé un petit ami et que son esprit est ailleurs.

Avis :

Après avoir beaucoup apprécié le tome 1, je fondais de grand espoir sur ce tome 2 pour mettre le bar encore plus haut.

On commence le livre directement dans l'action avec Alex qui a accepté d'aider le Conseil pour retrouver une créature. On retrouve aussi Luna qui est devenue l'apprentie d'Alex. Dans ce livre ils entrent dans une nouvelle relation. Pour rappel, dans le précédent tome on partait sur une relation de travail et d'amitié d'une certaine façon.
Dans le début du livre on a beaucoup de choses qui se passe. Je ne voyais pas le début de ce qui était raconté dans la quatrième de couverture commencé. Il faut à peu près 100 pages pour que les choses se mettent en place mais sans réel lien entre elles.
Mais quand le lien se fait, on reste sans voix ! L'auteur a fait très fort. J'avais des doutes sur la sincérité de deux personnages. Je sentais qu'il nous manquait un petit quelque chose mais on ne pouvait vraiment pas le deviner.

Pour en revenir aux personnages, il y a une vraie évolution. Les événements du précédent livre les ont beaucoup changé. Alex reste le même mais le faite qu'il soit en difficulté et en particulier à la fin, nous montre un Alex plus humain. Mais c'est aussi sa relation avec Luna qui prend un sacré virage. Sans spoiler, ce livre va énormément changer les choses entre eux.
Luna, elle aussi change. Elle reste très naïve mais elle s'affirme aussi. Elle est aussi mise en difficulté et on sent que ça va la faire grandir. J'ai vraiment hâte de voir comment ce personnage va évoluer dans les prochains tomes.

Du côté de l'histoire, du contenu à la construction, on opère un vrai et grand changement comparé au premier tome. Avant on sentait l'influence d'Harry Potter et de Sherlock Holmes. Là c'est la rupture net et c'est exactement ce qu'il fallait faire. On sent que dans ce tome, l'auteur affirme son histoire, son identité et ses propres caractéristiques. Je l'ai sentie au fur et à mesure de la lecture et j'ai été conquise encore plus que dans le premier tome. Les personnages deviennent beaucoup plus sombres, l'auteur ose des scènes que je ne pensais pas voir dans un roman jeunesse mais elles sont très bien amenées. Il y a quelques scènes violentes à la fin qui montre le basculement des personnages et surtout d'Alex Verus.
Le rythme est aussi là et il met notre patience à rude épreuve. Comme dans le précédent tome, tout se joue dans les dernières pages. On a le droit à un fin digne d'un grand film d'action ! Et la fin du livre nous réserve des choses intéressantes pour le troisième.

Ce second tome est une très grande réussite en tout point ! L'histoire nous réserve des surprises et l'auteur installe son univers et ses personnages, il affirme l'identité de sa saga.
Le troisième tome est sorti et je compte bien le lire très vite !!!


Editions : Anne Carrière - Date de parution : 1er Juin 2018 - 400 pages

jeudi 13 septembre 2018

Arcanes Médicis de Samuel Delage


Présentation de l'éditeur :

Villa Médicis, Rome. Un cadavre avec les yeux énucléés est découvert un matin dans l’une des fontaines du jardin. C’est le choc au sein de l’institution, d’autant que la victime est le fils du directeur. Dépêché sur place, le commissaire Castelli conclut rapidement à un homicide et ne tarde pas à découvrir que la victime entretenait des liens ambigus avec les résidents.
Dans ce huis-clos où chacun devient un suspect potentiel, un jeu psychologique et macabre s’instaure avec le tueur qui, particulièrement retors et manipulateur, sème le trouble parmi les pensionnaires et le personnel.
Les tensions montent quand on retrouve le corps du jardinier avec les yeux énucléés, comme la première victime, à proximité d’un accès à l’une des nombreuses galeries sillonnant les sous-sols de la Villa. Quels sont les mobiles du tueur? Qui sera sa prochaine cible?


Avis :

Un an...
Un an que j'attendais ce livre dont je n'avais pu lire que les 7 premiers chapitres...Un an de suspense pour savoir ce qu'il se passerait au delà ! 
Ma patience fut récompensée.

Si tu n'as pas lu les précédents livres de Samuel, ce n'est pas très grave mais tu auras je pense un peu de mal au début avec son "couple" de personnages : Yvan Sauvage et Marion Evans.
Ce deux là c'est "je t'aime moi non plus". Ils sont très différents l'un de l'autre mais un lien étrange les unit pour mener des enquêtes malgré eux.

Dans ce livre on retrouve d'abord Marion qui est en résidence à la Villa Médicis. Elle va se retrouver confronter au meurtre d'un des résidents et qui était surtout le fils du directeur de la Villa.
A partir de là commence une enquête où chaque personne qui réside ou qui travaille à la Villa devient un suspect. L'enquête est menée par un commissaire aux méthodes assez étrange. 
Je ne comprenais pas au début qu'elle était sa manière de fonctionner. Il est assez solitaire et peu commode avec les autres. Il me faisait penser au commissaire Soneri (personnage de l'auteur Valerio Varesi) et au capitaine Mehrlicht (personnage de l'auteur Nicolas Lebel).  Sa manière de raisonner reste très obscur et du coup nous lecteurs, on reste aussi dans le flou.
La galerie de personnages est très vaste dans ce livre. Il ne faut surtout pas perdre le fil pour mener aussi l'enquête. Les plus intéressants sont les résidents/artistes de la Villa. Chacun est très différent et pourrait être le coupable. Ils sont tous assez torturés et mystérieux.
En ce qui concerne Marion et Yvan, je dirais que dans ce livre leur relation évolue et donc eux même évoluent aussi. Cependant leurs retrouvailles dans ce livre arrive un peu trop tard (selon moi) et au final j'ai été un peu déçue que les choses ne commencent pas un peu plus tôt entre eux. Le démarrage a pris son temps et je suis resté sur ma faim...Il est difficile d'aller dans le détail sans vous spoiler le livre.

L'histoire dans son ensemble, l'enquête en particulier, évolue lentement mais sûrement au grès des rebondissements. La construction de cette enquête est bien menée et nous tient en haleine jusqu'à la fin du livre qu'on ne pouvait pas soupçonner. 
Cette histoire est aussi l'occasion de visiter la Villa Médicis. Les descriptions sont nombreuses car on se déplace beaucoup dans ce livre. L'auteur arrive très bien à retranscrire les paysages, les lieux et donc l'ambiance qui se dégage de ce lieu chargé d'Histoire en plein cœur de Rome.
Mais tout ceci ne serait rien sans une écriture pointue. Comme dans les précédents, Samuel a un style très pointue où avec peu de mots il nous fait passer beaucoup de choses. Le vocabulaire employé est d'une grande richesse. Comme avec Cabale Pyramidion, j'ai encore appris des nouveaux mots.

Que ce soit au niveau des descriptions, du côté Histoire ou du vocabulaire, c'est une lecture enrichissante et c'est assez rare pour le souligner.


Malgré quelques détails un peu négatifs qui relèvent de mes attentes personnelles, cela n'enlève rien au plaisir que j'ai eu de lire ce livre. Samuel ne fait que confirmer le talent que je lui connaissais déjà de savoir captiver ses lecteurs de la première à la dernière page !

Editions : De Borée - Date de parution : 13 Septembre 2018 - 352 pages

mercredi 29 août 2018

La Massaia de Paola Masino


Présentation de l'éditeur :

Voici une petite fille qui a décidé de ne rien faire comme tout le monde. Elle a choisi de vivre... dans une malle. Oubliée de sa famille et de la société, entièrement absorbée par ses questionnements sur le sens de l'existence, elle ignore les devoirs qui incombent à toute femme. Car, sous l'Italie fasciste – où l'on devine que se situe le roman –, les femmes sont assignées au mariage et à leur foyer : " Des enfants, des enfants ! " assénait Mussolini.
Sale, repoussante, cette étrange créature fait le désespoir de sa mère. Jusqu'au jour où elle cède à ses suppliques : adolescente, elle sort de la malle.
Dans une riche propriété, la jeune fille mariée, entourée de domestiques, semble renoncer à ses idéaux, et tente à tout prix de devenir une parfaite maîtresse de maison : une Massaia.

Avis :

Quand on m'a proposé ce livre, je ne savais pas trop où je mettais les pieds. Même si je fais quelques écarts en lisant de la littérature blanche, ici il s'agit d'une fable (indiqué sur la quatrième de couverture). Mais ce qui m'a intéressé, c'est le côté inédit du livre (publié en Italie après la seconde guerre mondiale et après de nombreuses péripéties et jamais publié en France jusqu'à maintenant) mais aussi que l'auteure soit une femme engagée et féministe. 
Elle a fréquenté aussi bien Paul Valéry que Joséphine Baker !

Si d'aventure ce livre vous tente, je vous conseille d'abord de lire le contexte dans lequel il a été écrit et aussi de lire la biographie de cette auteure inconnue en France. Cela m'a permis de placer ce livre dans son contexte avant de le commencer.

Il n'a pas été facile de rentrer dans ce livre, le fait que ce soit une fable fait que l'on a le droit à des situations invraisemblables. Il en est ainsi pendant tout le livre mais au bout de plusieurs pages, j'ai réussi à m'y habituer.

Le contexte du livre comme indiqué est l'Italie fasciste. Mais ce qu'il se passe et le message qui est véhiculé fait que ce livre pourrait se passer à une autre époque, un autre lieu et surtout de nos jours. C'est le point qui m'a le plus fasciné dans ce livre et m'amène à parler du thème centrale, la condition de la femme.

Au début on a cette enfant qui vit dans une malle. C'est son refuge. Mais elle prend conscience du monde qui l'entoure et décide de renaître une seconde fois. Sauf qu'elle va se rendre compte de ce que l'on attend d'elle: être une femme parfaite pour s'intégrer dans la société. Elle ne va pas rechigner et accepter tout jusqu'au mariage. Là elle découvre qu'elle doit jouer un autre rôle encore, celui de l'épouse et maîtresse de maison. Elle va se plier à ce nouveau rôle mais on sent à partir de là qu'elle se pose des questions et que tout ceci ne lui plait pas vraiment. Elle aimerait revenir en arrière mais cela sera difficile.

L'auteure nous décrit bien le rôle de la femme dans la société actuelle. Elle doit savoir tout faire, tout gérer pour garder son honneur. Dans l'histoire cela tourne parfois à la farce. On en arrive à des situations complètement dingues. Mais on comprend qu'elle n'a guère le choix. Toutes les facettes sont abordées sauf une qui ne l'est que vaguement vers la fin et cela m'a un peu surprise vu son importance pour moi dans le stéréotype actuel (mais qui devait être aussi important à l'époque de l'écriture de ce livre) : c'est celui de maternité. L'évocation ne dure que quelques pages et n'est pas très appuyé. Il est aussi question d'émancipation (toutes proportions gardées) à plusieurs moments, cela redonne un peu d'espoir même si il n'est que de courte durée.

Au final, c'est une lecture qui m'a plu. Le style est très particulier, cela est peut être du au faite ce soit une fable. Mais l'auteure a très bien su nous faire passer des messages qui vont de la condition de la femme (le plus important) au poids de la société et de ses codes. Elle égratigne en même temps la haute société à travers des personnages très caricaturaux.

Ce n'est pas un livre qui conviendra à tous mais il est très intéressant de le lire aujourd'hui pour voir que les choses ont peu évoluées voir régresser par endroit ou sont restées un peu les mêmes.

Editions : La Martinière - Date de parution : 30 Août 2018 - 352 pages

lundi 27 août 2018

Danse d'atomes d'or de Olivier Liron


Présentation de l'éditeur :

Danse d'atomes d'or est un roman où tourbillonne la passion ; une déclaration d'amour à la poésie qui permet de survivre à tout, ou presque ; un roman sur les grands mystères de la vie : le désir, le Coca-Cola, le périphérique de Caen.

Un soir chez des amis, O. rencontre Loren, une acrobate fougueuse et libre aux cheveux couleur de seigle. Ils s'éprennent follement, s'étreignent et s'aiment le jour et la nuit dans la ville qui leur ouvre les bras. Mais Loren disparaît sans un mot. Inconsolable, têtu O. la cherche jusqu'à Tombelaine en Normandie. Là, il apprendra pourquoi la jeune fille si solaire et fragile, est partie sans pouvoir laisser d'adresse.
Librement inspiré d'Orphée et Eurydice, le ballet de Pina Bausch, Danse d'atomes d'or propose une nouvelle version du mythe. Ici, Eurydice n'a pas besoin d'Orphée...
D'une beauté à couper le souffle, écrit avec la rage de vivre, le premier roman d'Olivier Liron s'inscrit dans le droit fil de L'écume des jours de Boris Vian.

Avis :

Je vais te parler d’un livre que j’ai lu sur un coup de tête. C’est quelque chose qui m’arrive très rarement vu tout ce que j’ai à lire dans ma « PAL urgente ». Mais là j’ai suivi mon instinct. Après avoir vu passer tellement d’avis positifs sur ce livre, je n’avais qu’une envie c’était de me jeter dessus. J’ai fait ma « feignante », je n’ai pas attendu de passer dans une libraire, je l’ai pris direct en ebook tellement l’envie était trop forte.

Et bien parfois suivre son instinct, ça a du bon…et même du trèèèèèès bon.

L’histoire est assez simple et pourrait sembler plutôt cliché. Mais très vite tu comprends en lisant ce livre qu’il n’en est rien. L’auteur a une manière d’amener les choses qui te laissent sur le cul. Tu te prends très vite une tempête en pleine face et tu te laisses embarquer dans cette folie douce et salvatrice.
Ces deux personnages ancrés dans leur petite vie vont se percuter et faire des étincelles encore plus belles que celles d’un feu d’artifice. La passion qu’ils vont vivre tu vas aussi la vivre. Parfois je me sentais complètement perdue dans cette effusion mais j’ai aimé ça. Ça ne dure que trois mois mais trois mois intense. Trois mois où ils vont vivre la vie à une vitesse folle.
Mais quand arrive le moment fatidique au milieu du livre, tu te sens en manque total. Tu es comme O. t’es perdu. Tu cherches des réponses car tu sais qu’il y en a mais ce ne sera pas facile.
La seconde partie du livre est déchirante et bouleversante. J’ai enchaîné les chapitres encore plus vite que dans la première partie. Car même si tu sais, tu veux les détails. Et tu veux surtout comprendre. J’étais partagé entre tout un tas de sentiments mais au final la beauté t’aveugle. Le dernier chapitre te laisse sur une note parfaite d’amour et beauté pure et simple à la fois.

Mais ce livre ne serait rien si il n’était pas aussi bien écrit. Je trouve cette phrase très réductrice tellement c’est LE point le plus important de ce livre. T’es embarqué dans cette tempête de sentiments et de vie car l’auteur sait te le décrire comme personne. Tu passes par tout un tas de petits chemins qui peuvent sembler inutile mais qui sont essentiels pour capter l’essence de ce qu’il se passe dans la tête des deux personnages.
Y de la poésie dans ce livre ! Y a du rythme dans les phrases et ça t’emmène très loin. Son style est totalement dingue et c’est ça que je recherche dans un livre maintenant.

Ce livre m’a fait planer au dessus des nuages et m’a donné tellement de bonheur ! C’est tellement rare que je sois comme ça après un livre. J’ai la chance d’enchaîner deux fois de suites des livres avec une écriture tellement riche et bien arrangée.

Ce premier roman que l’auteur a mis deux ans à écrire est une vraie merveille ! Un petit bijou ! Son prochain sort dans quelques jours et je vais me jeter dessus ça tu me croire !

Cet auteur rejoint ma petite liste (qui s’allonge en ce moment) d’auteurs chouchous dont j’aime autant les livres que la personne sachant qu’Olivier et moi on ne s’est pas encore rencontré !

Éditions : Alma - Date de parution :  25 Août 2016 - 227 pages

mardi 21 août 2018

Le crépuscule des ronces de Michel Philippo


Présentation de l'éditeur :

Deux couples, deux histoires parallèles qui disent les trahisons, les échecs et les fêlures de nos vies ordinaires ; deux récits qui s'imbriquent et se superposent, témoignant par cette architecture de la tragique complexité des rapports humains. Lorsque l'illusion des amours éternelles se fracasse au mur du quotidien, lorsque les ruptures sont consommées sans retour, lorsque la défaite des corps vaincus ne peut plus être ignorée, peut-être reste-t-il alors le socle inébranlable de l'amitié que partagent Fanch et Mike, unis par leur soif de poésie et par le même regard désabusé et lucide porté sur le monde. Du Bruxelles de Tour et Taxi, au Lyon de la Croix Rousse, en passant par l'âpre beauté des Monts d'Arrée et des rivages d'Armor, c'est à la reconquête d'un impossible bonheur qu'ils vont se lancer, en cette ultime tentative d'échapper à l'absurdité de l'existence. La littérature, en dépit de tout, aura le dernier mot.

Avis :

C'est le genre de livre que je n'aurais probablement pas acheté car il ne fait pas partie de ce que j'ai plus l'habitude de lire : polar/thriller. Mais quand j'ai vu une partie de l'avis de mon amie Lolo Brodeuse du blog Pause Polars, ma curiosité s'est réveillée ! Elle m'avait mis en garde sur l'écriture qui au début est un peu déroutante. Ce livre sentait bon la jolie découverte de la rentrée littéraire ! 

Nous avons ici deux histoires en une. D'un côté il y a celle de l'auteur et de l'autre celle qu'il écrit. Comme on peut s'en douter, ces deux histoires se complètent. L'une apporte la solution à l'autre. Ce qu'écrit l'auteur vient vraiment en arrière plan et ne retient pas vraiment notre attention au début. Il faut la comprendre dans son ensemble dans l'intégralité du livre.

Celle de l'auteur, Michel, comporte plusieurs choses et je la découperais en deux parties : avant la rencontre avec son ami de toujours et pendant leur voyage. Entre les deux il y a comme un sas de prise de conscience.
Il m'a fallu quelques pages pour rentrer dedans mais une fois ce cap passé, je l'ai trouvé très intéressante. On ressent bien que cet homme a besoin d'un changement radical mais il hésite et se mets des freins. La rencontre avec son ami de toujours va littéralement le bouleverser. Le pèlerinage qu'ils vont entreprendre va les ramener à l'essentiel : vivre ! Et le message de ce livre est ici : faire tomber les barrières que l'on se mets et vivre pour atteindre une forme de bonheur. Ce voyage est aussi beau qu'émouvant.

Le plus merveilleux dans ce livre, c'est l'écriture, le style de l'auteur. Au début il est déroutant. Il m'a fait un peu penser au théâtre : peu de mots et juste quelques phrases pour décrire les lieux, l'ambiance et les sentiments. Mais très vite j'ai été complément charmé par son style. Je n'ai pas tout compris car il y a aussi une certaine exigence. Mais ce n'est pas grave car c'est fait pour tirer le lecteur vers le haut et le rendre curieux. 
Il n'y a pas une seule longueur. On va à l'essentiel et c'est parfait. Tout est dosé à la perfection pour faire passer beaucoup choses.
Assez vite j'ai trouvé son écriture poétique. Un sentiment très fort d'extase et de bien être m'a envahi au fur et à mesure des pages. C'est quelque chose qui m'est arrivé très peu de fois dans ma vie de lectrice. Je mets ce livre au même niveau que "La petite cloche au son grêle" de Paul Vacca qui m'a emmené très très loin avec une écriture similaire dans le ressenti.
L'auteur fait aussi très fort pour décrire les paysages de Bretagne. Cette nature est décrite dans toute sa force et sa violence avec toujours cette économie de mots.


Ce fut une lecture qui m'a laissé sans voix au début mais un beau coup de cœur ! Voilà une très belle surprise de cette rentrée littéraire.

Pour aller plus loin, voici une interview de l'auteur : http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/roman/review/1947708-le-crepuscule-des-ronces-de-michel-philippo-un-ecrivain-qui-ose-ecrire-avant-d-etre-celebre

Editions : Marivole - Date de parution: 16 Août - 134 pages

mercredi 15 août 2018

Phobia, recueil de nouvelles par un collectif d'auteurs


Présentation de l'éditeur :

Dans ce recueil de nouvelles inédites, nos phobies sont disséquées - peur du noir, de la mort, des araignées et même des cons... - et nous lecteurs, sommes malmenés, certes, mais pour la bonne cause !

Avis :

Voici le recueil de nouvelles auprès duquel tu ne peux pas passer à côté !

Déjà c'est pour une bonne cause : l'association ELA qui lutte contre les leucodystrophies. Au début du livre tu as un petit rappel synthétique sur la création de cette association et ce qu'elle fait pour lutter contre cette maladie neurodégénératives qui atteint chaque semaine 3 à 5 enfants...

Et puis quand tu regardes la liste des auteurs et que tu vois par exemple Nicolas Beuglet, Sonja Delzongle ou encore Niko Tackian et bien tu as sacrément envie de le lire ce recueil !

Si cela ne te convainc pas, laisse moi te parler de quelques nouvelles qui m'ont impressionnées.

Comme tu t'en doutes si tu me connais bien, il y a celle d'Olivier Norek. Je ne l'ai pas découverte avec ce recueil car elle était déjà sortie à l'occasion de Quais du Polar à Lyon. Très peu d'exemplaires papiers étaient disponible mais une bonne âme m'en a fait parvenir un dédicacé en plus !
Il est question d'une télé réalité absolument terrifiante : une sorte de Koh Lanta qui finit très mal. Il aborde la dérive de la télé réalité avec brio. En la lisant j'ai repensé à un épisode de Doctor Who ou encore à un épisode Black Mirror. J'ai trouvé cette réflexion extrêmement réelle car cette dérive existe déjà dans certains pays.

Le seconde qui m'a plu est celle bien sûr de la talentueuse Armelle Carbonel. On montre crescendo dans la folie et on le ressent très bien. Son personnage vit pour son art, l'écriture, au point d'en perdre la tête. Elle repousse sans cesse ses limites pour s'immerger dans son histoire. Il est question entre d'un serial killer. Le récit est entre coupé de rapport d'un psychiatre. Ils sont très intéressants pour comprendre cette descente que le personnage principal vit.

Pour finir je vais te parler de celle de Chris Loseus. Celle ci il est difficile de t'en parler pour ne pas te spoiler mais elle m'a vraiment fichue la trouille. Au début on comprend pas du tout ce qu'il se passe mais on se doute que l'issue sera terrible sauf qu'on est loin de se douter de quoi il retourne ! On reste dans le floue mais on a le droit à des descriptions saisissantes. 

Beaucoup d'autres m'ont plus comme celle de Maud Mayeras ou encore celle de Jean Luc Bizien. Celle de Ian Manook m'a beaucoup fait rire et m'a fait penser à du Audiard  et aussi à mon pote Tony Cossu rencontré au salon du livre de Limoges. Les auteurs se sont vraiment surpassés pour arriver à nous faire frissonner en quelques pages.

Ce recueil c'est de la qualité et en plus c'est pour la bonne cause ! Alors vas y fonce l'acheter !!

Éditions : J'ai Lu - Date de parution : 14 Mars 2018 - 317 pages

vendredi 10 août 2018

Le prince charmant c'est vous ! de Isabelle Saporta


Présentation de l'éditeur :

Elle vient d'avoir quarante ans. Elle est journaliste et sillonne la France pour ses enquêtes. Elle a deux adorables petites filles. Et un mari qui, bien heureusement, ne travaille pas et s'occupe de leurs enfants. Enfin, « bien heureusement », c'est ce qu elle se raconte à elle-même, parce qu au fond elle est au bord du burn-out.
« Mais comment ça ? lui clame son entourage. Tu as tout pour être heureuse ! Des enfants fabuleux, un mari attentionné, un travail passionnant ! »
Oui, mais voilà. Shiva en a plein les bras. De ce mari adorable mais glandeur. De sa culpabilité abyssale de mère qui travaille. De la pression qu'elle se met sur les épaules pour faire bouillir la marmite. Sans compter les mille et une choses du quotidien qui incombent toujours aux femmes...
Elle n'en peut plus et rêve d une nouvelle vie. Sous le regard attentif de son psy à l'érudition désuète, de son meilleur ami homosexuel rosse et drôle, de sa tante sexagénaire gentiment indigne et d'une copine un peu loufoque, elle met tout en oeuvre et souvent le pire pour s'en sortir. Elle se cogne contre tous les murs et rêve d'un être miraculeux seul capable, croit-elle, de la sauver. Jusqu'au jour où, enfin, elle comprend que... le prince charmant, c'est elle.


Avis :

  De temps en temps, j'aime bien lire un livre qui va me vider la tête. Même si j'aime plus que tout lire des thrillers, j'ai appris à alterner avec d'autres lectures pour toujours garder cet amour du polar/thriller.

  Au début ce livre m'a fait penser aux livres d'Agnès Abécassis dont je suis ultra fan. Parler des femmes d'aujourd'hui dans leur quotidien de femmes actives mais aussi de mère de famille, ce n'est pas donné à tout le monde ! Bien souvent on tombe dans les clichés et ça vient ennuyant voir agaçant.

  Ici nous avons une femme qui vient d'avoir quarante ans et qui fait un peu le bilan de sa vie. On comprend dès le début qu'elle est au bout de sa vie et qu'elle souffre d'un mal bien connu : le burn out. Elle remet en cause la façon de mener sa vie de famille qui semble être au cœur du problème.
  Même si je ne suis pas dans son cas, j'ai tout de suite accroché. Ce qu'elle vit est tellement vrai et tellement actuelle. Cette femme existe et je pense que l'on en connaît tous au moins une. Mais j'espère qu'elles n'ont pas toutes un mari comme notre personnage principal ! Alors lui autant vous dire qu'il m'a bien énervé pendant tout le livre. Au début je ne comprenais pas pourquoi elle ne le quittais pas plus vite mais après on comprend que ce n'est pas aussi simple que cela à cause des enfants. Cependant on a envie qu'elle se remue un peu pour lui dire ses quatre vérités. Mais ce n'est pas si facile à faire non plus car on comprend qu'elle a besoin d'un chemin un peu plus long pour se libérer.
  Et ce chemin passe par un amant un peu particulier... Je ne vais pas vous spoiler mais là j'avoue avoir été surpris... Cette partie du livre m'a laissé un peu dubitative. Ce n'est pas que ce n'est pas possible mais c'est le côté très inhabituel qui fait que j'ai eu un peu de mal à y croire. Mais étrangement c'est ce qui va faire avancer l'histoire.

  Pendant la lecture, je me suis demandé si ce livre n'avait pas une part autobiographique. Il y a quelques ressemblances avec l'auteure qui font que l'on se pose la question. Mais c'est aussi cela qui fait que cette histoire semble très réaliste. L'auteure parle à toutes les femmes et de toutes ses femmes qui doivent gérer mille et une choses par jour. Elle parle de cette société où la femme doit lutter contre les clichés pour s'imposer et être libre. L'auteure en parle avec beaucoup d'humour sans être moraliste ou tomber dans les clichés.  
  Le style de l'auteure est très léger et nous embarque dès le début dans cette histoire. Je ne me suis pas ennuyé une seule seconde à tel point que j'ai dévoré ce livre ! Les chapitres courts donnent un très bon rythme à ce livre.

  Cette lecture a rempli sa fonction : me faire passer un moment agréable et surtout me vider la tête. Je suis ressortie de cette lecture avec une sensation de bien être. Ce n'est pas un coup de cœur mais c'est une lecture qui fait du bien et de temps en temps on a tous besoins ;) 

Éditions : Fayard - Date de parution : 28 Mars 2018 - 288 pages